(Photo LOF - la ligne droite, c'est louche [route de Burdo])
La pensée unitaire tend à réduire toute fonction à une fonction linéaire.
Par exemple : plus je sélectionne mes semences en fonction des besoins et des conditions de culture, plus la productivité augmente.
Au nom de ce principe s’est mise en place une destruction systématique de la bio-diversité.
Dans le dernier mail de l’Association Kokopelli on lit « Quant au plan juridique, suite aux différentes interventions du service de la Répression des Fraudes en 2004, Dominique Guillet a été convoqué au Commissariat de Police d'Alès en juin 2005 et ensuite au Tribunal de Police d'Alès pour le 15 novembre 2005. Il n'a pas pu se rendre à cette dernière convocation étant en mission semences en Inde et au Cambodge ».
(Photo LOF - qui sème n'importe quoi récolte le pire)
Dans la Recherche n°392 de décembre 2005, édifiant entretien avec François Renaud (UMR CNRS/IRD "Génétique des maladies infectieuses" de Montpellier) qui dit en substance : plus on réduit la densité génétique des élevages (un seul type de poulet produit en très grand nombre), plus on facilite la propagation des virus pathogènes.
Ainsi du virus de la grippe aviaire.
« Tant que la masse critique d’hôtes n’est pas atteinte, le pathogène s’autorégule, si la densité des hôtes est faible, l’épidémie s’éteint ». F. Renaud pense que la diversité permet l’adaptation et donc la cohabitation.
Il prédit un sinistre majeur si une céréale moderne (le riz par exemple qui tend à l’uniformité génétique) est attaquée par un pathogène destructeur.
La sélection génétique n’est pas une fonction linéaire de la productivité agricole, au contraire, trop poussée elle augmente la probabilité de catastrophe. Il ne s’agit pas de condamner les progrès de la recherche dans le domaine des semences : la nature est une machine à OGM.
En revanche il est dangereux de ne pas tolérer et encourager la diversité, la variété génétique qui de surcroît produit la variété des plaisirs de la table.
(Photo LOF - les moutons déplorent l'absence de variété génétique chez le chène liège [route de Santiago])
« la Recherche » signale sur le site du Sénat français le rapport « Le drame de l'amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l'avenir »
On lit « dès 1906, le lien entre exposition aux fibres d'amiante et survenue de décès professionnels est clairement établi….aux Etats-Unis, les compagnies d'assurance refusèrent, dès 1918, d'assurer sur la vie les travailleurs de l'amiante … ». Il y a 100 an qu’on sait.
La responsabilité de l’Etat législateur, et des professionnels est indiscutable : 100000 morts en France, et ce n’est pas fini puisque « le danger est toujours présent ».
(Photo E & H MANNERS - Ceramics & Works of Art London - Mithridate VI disait "tu mets un peu d'amiante dans ton plutonium tous les matin et tu t'habitue")
La connaissance du danger ne conduit pas nécessairement à la prudence.
Ainsi contrairement à ce pourrait penser un esprit logique et économe, le principe de précaution ne conduit pas à sauvegarder la diversité génétique, mais à stocker des antiviraux coûteux et vraisemblablement inefficaces.
Le juge qui va condamner Dominique Guillet au nom d’une loi qui interdit la vente de semences non homologuées selon une procédure qui réserve de facto les semences aux gros producteurs est-il vacciné contre la grippe ?
(Photo LOF "un veau blanc..et tu pense que je vais croire à cette histoire de Saint Esprit qui vient défendre la bio-diversité ?")