(Photo LOF - Satyre de verre, Venise)
A la demande d’Elodie et à l’occasion de l’exposition temporaire du Louvre (déception, noirceur, complaisance à affirmer ce qu’on ne sait pas, anecdotes, contre sens, inventaire… et n’importe quoi « premier sculpteur grec à oser représenter le nu féminin dans la grande statuaire ») j’écrivais quelques notes sur l'Aphrodite de Praxitèle.
Allez plutôt voir la belle lumière d’Olympie sur le marbre blanc d’Hermes.
(Photo LOF - chaque époque fabrique son antiquité, pour les questions vénusiennes, il est préférable de lire le XVIIIe)
La Recherche, reçue hier, signale la découvert de 30 « vénus » magdaléniennes en plaques de silex ( –15000 env) à Wilczyce, en Pologne.
Ce sont de magnifiques profils avec des fesses rondes et hautes.
Cette fesse haute existe aussi chez Praxitèle, il s’agit bien d’une déformation volontaire, maîtrisée et calculée.
La fesse se porte bas, pourquoi l’esthétique de la fesse la veut-elle haute?
Pourquoi diviniser les belles fesses sous cette forme ?
Existait-il un gène de la fesse haute dans l’antiquité aujourd’hui disparu ?
(Photo La Recherche : Magdalénienne callipyge Polonaise)
Les Grecs anciens aimaient « les belles fesses »
Athénée raconte dans les Deipnosophistes livre XII chap VIII 554 (réf. 80))
Deux filles d’un fermier de Syracuse avaient des fesses magnifiques et s’enviaient furieusement de savoirs laquelle a les plus belles.
Elles décident de demander aux passants de la route proche de dire qui a les plus belles. Passe un jeune homme qui accepte de les départager (on le comprend).
Elles se détroussent et lui, tombe dans l’instant même en admiration devant celles de l’aînée, la déclare vainqueur, et en devient tant amoureux qu’il en est malade à mettre au lit.
Son frère cadet lui demande ce qui l’a mis dans cet état. Il lui dit son secret.
Le cadet va au même endroit, ou sont encore les mêmes filles qui se détroussent à nouveau pour avoir son jugement.
Et lui, tombe dans l’instant même en admiration devant celles de la plus jeune, la déclare vainqueur, et en devient tant amoureux qu’il en est malade à mettre au lit.
(Photo Louvre : Fesses praxitèliennes)
Leur père, qui était un homme très riche et sage leur demande ce qui les a mis dans cet état. Ils lui disent leur secret.
Le père alla négocier avec le père des filles aux belles fesses leur mariage avec ses fils, qui advint et les guérit de la manière qu’on imagine.
L’histoire veut qu’ils vécurent heureux et qu’à la mort du père, les sœurs aux belles fesses fondèrent avec l’héritage le temple à Aphrodite aux belles fesses (Καλλιπύγου ) en remerciement à la déesse.
Les syracusains y sacrifiaient encore longtemps d’après Clément d’Alexandrie.
(Photo ? - scène bachique)
Cette histoire n’a sans doute jamais existé, mais en affirmant la rareté de la belle fesse (haute) elle dit qu’elle était chez les anciens un fantasme récurrent.
Ce qui n’est pas le cas de la fesse grosse, absolument banale de nos jours plus que jamais.
Nous aurions donc perdu non pas le bout de gène fessier, mais celui d’un gène fantasmateur.