(Photo alquimista - Vipérine )
François,
Toi qui conçois des jardins joyeux, des paysages de bonheur, et qui aimes les plantes heureuses, tu ne peux imaginer dans tes délires les plus fous l’Alentejo au printemps.
Tu te demandes dans ton commentaire du home « Quelle douceur, quel bonheur quelle chance ! Que sont donc les fleurs bleu-violettes qui sont au premier plan du chêne-liège dans la brume ? »
Cette fleur que tu aperçois sur la photo de chêne-liège est une vipérine.
Sans doute l'echium plantagineum Linné - la vipérine faux-plantain, (malédiction de Paterson, Paterson's curse, peste autralienne) Salvation Jane, Riverina bluebell, blue weed, purple bugloss / soagem en portugais ou parfois borraxa brava (bourrache sauvage). Elle est proche de l'echium vulgare L. - Viper's Bugloss ou Blueweed.
C'est une mellifère envahissante en Alentejo.
Il y en a cette année avec une telle abondance que tout le paysage en est plein.
Alors partout ton regard est noyé d’étendues rose violet.
Nous n’arrêtons pas d’arrêter nos pas, notre route, notre occupation pour perdre le regard dans ces paysages d’une incroyable beauté.
(Photo alquimista - rare vipérine à fleur rose )
Ann dit que si c’était un peintre qui avait fait ça, personne ne le croirait possible, je dis la même chose d’un jardinier.
L’Alentéjo littoral est immense et la lumière puissante et limpide à cause de l’océan. Cette vipérine a la particularité de changer de couleur et de texture visuelle selon l’orientation du soleil, du matin au soir elle passe du violet mauve quasi mat à des nuances de violet bleu-rose totalement irisées avec des transparences fantastiques.
Dominique amateur de plantes, vieil ami de l’Alentejo en a découvert une d'un rose parfait.
Au milieu des vipérines, les chardons donnent un bleu plus dessaturé, plus lavande.
(Photo LOF - chardon bleu)
Dominique a pris des photos superbes.
Naturellement tout n’est pas bleu, il reste encore de vastes étendues jaunes, blanches de marguerites des près.
Nous vivons ici une petite communauté de francophone et d’amis portugais dans un émerveillement permanent. Et on se le dit sans arrêt.
"C’est cet Alentejo là que j’aime dit Frédérique (15 ans ici après le Québec) – couvert de fleurs".
Jeudi nous sommes tous allés manger du poulet rôti chez Flaco, sous sa tonnelle.
Flaco est suisse, il habite l’hiver dans ses montagnes un studio minuscule et dès les beaux jours venus, il fuit pour son monte alentejano.
Sa maison est magnifique, le terrain est grand, au milieu d’un décor de collines, de chênes-lièges et de fleurs.
Son potager pourrait remplir un « Côté sud » tout entier (magnifiques rosiers grimpants).
Ici le pays est immense, tout est grand.
En mangeant, on disait tous la même chose : comment imaginer un bonheur pareil ?
On arrêtait de manger (il fait ses poulets à la broche en les arrosant bien et en les remplissant de ses citrons entiers, ils sont parfumés et la chair est juteuse, la peau croquante), on regardait, on écoutait.
(Photo alquimista - Alentejo littoral : gros plan dans la mer des vipérines)
Ann dit : la vie c’est pas compliqué : tu nais – tu meurs – la question est comment mettre un maximum de bonheur entre les deux.
Nous savons que le jardin est une machine à fabriquer du bonheur. Mais alors quand tout le monde autour de toi est un jardin extraordinaire : tu baignes ... dans l'irréel.
C’est difficile de comprendre pourquoi un pays pareil est vide.
(Photo alquimista - LOF Vallée nord : transparences bleues )
A Colos d’autres amis belges (il a parcouru le monde au service de l’Union Européenne, spécialiste de l'environnement et des plantes aquatiques. Ils se sont installés ici il y a une dizaine d’années, ils ont un eucalyptus à parfum de bergamote, ça sent vraiment bon, inattendu) nous disaient que ce pays est le meilleur qu’ils aient vu pour vivre.
Les rares étrangers qui ne restent pas sont ceux qui vivent au bord de l’océan : humidité, vent - où ceux qui sont mal logés (maisons sans chauffage ni ventilation).
Dès qu’on s’éloigne un peu de la mer et que tu passes le 38° parallèle, il existe une bande privilégiée sur une trentaine de km, avec un relief doux.
Et là c’est parfait.
Ajoute à cela que les Portugais ont eu l’excellente idée d’y limiter sévèrement la constructibilité.
Et tu as le plus beau jardin du monde.
(Photo alquimista - il reste un peu de vert, de place en place)
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Mille et une fois merci, pour tout ceci, autour de ces luminaires enchanteurs qui font scintiller des prés qui seront savane dans quelques semaines. Ces tons rose-violet sont à rendre jaloux les plus beaux tapis persans...
Encore une fois, la nature semble être insurpassable.
Rédigé par : Phil' | 09/05/2006 à 01:21
Merci infiniment pour ce bouquet de bleus.
Muito prazer, vraiment …
Il tombe au beau milieu d'une rude semaine, de celles où l'on préfèrerait tout abandonner et partir cueillir des bouquets dans les champs au doux soleil de mai…
Ici des (petites) cohortes de coquelicots s'aventurent jusque sur les trottoirs du vieux quartier de l'industrie…
Un peu d'écarlate en échange du bleu
Bonne cuiellette à vous
Rédigé par : Fincasor Twillartee | 10/05/2006 à 18:03
"Cette fleur que tu aperçois sur la photo de chêne-liège est une vipérine.
Sans doute l'echium plantagineum Linné - la vipérine faux-plantain."
Ce n'est pas sans doute, c'est vérifié, parfois on l'appelle aussi Lingua-de-vaca au Portugal
Bon dimanche et bonnes cerises !
Dominique
Rédigé par : jp | 14/05/2006 à 11:17
Dis donc, est-ce vrai que nous habitons un si beau pays?
Mais par ces temps d'âpre exploitation de la planète, rares se font les contemplatifs.
Et s'il n'en restait qu'une poignée...
Rédigé par : JCP | 14/05/2006 à 21:25
abbat les courridas!! je ne comprends pas cmt des gens aime regarder souffrir des animaux! allez voir les photos de tout les taureaux et chevaux morts a cause de ces conneries! vivement la loi qui va les interdires!! on l'attends IMPATIEMENT cette annèe!
Rédigé par : gwen | 15/03/2007 à 18:02
Bonjour, perdu entre un Tam Tam de Princess et un Pain de Sucre, deux marques de lingerie féminine, je me suis perdu depuis deux heures avec bonheur dans votre labyrinthe, ortolans et hortensias ! Babylone, japonais, public, secret, d'enfants... joies incessantes de pages en pages, de fruits en sel, d'eau en fleur, de vents en soleil, de femmes et d'hommes à l'hospitalité originelle. Entre la naissance et la mort, du bonheur placer, infime ou merveilleux, il était au rendez-vous!
Bien à vous joie et jouissance
Jean DUBOIS
Pays des MiraBelles...
Rédigé par : Jean DUBOIS | 02/04/2011 à 21:23