Plik-plik, le vieil arrosoir qui goutte raconte la littérature.
Plik-plik, le vieil arrosoir - qui goutte, raconte.
Plik-plik ne connaît pas que des fables, il connaît aussi la littérature.
Raconte Plik-plik
"Histoire de ma vie", de Giacomo Artichnova, Chevalier de Seingratte.
(Photo Plikplik : Jacques Artichnova, à Venise, on voit qu'il est jeune, il a toutes ses feuilles)
"Ma vie est la vie d’un Artichaut libre.
C’est en apprenant, en osant, en tirant toujours parti des situations que j’ai rencontrées que j’ai rempli mon existence de ce qui m’est le plus cher : la liberté et les plaisirs.
Je suis né l’an 1725, le 2 avril, à Venise.
J’avais eu des conquêtes de jeunesses – Bettine, Angela, Nanette, Juliette, Lucie… puis l’artichette que j’ai le plus aimée : M.M.
Ma chère M.M. recluse dans un couvent, elle parvenait à s’échapper pour me retrouver dans une petite maison de la lagune.
Elle était d’une grande famille vénitienne, Bernis, ambassadeur de France la protégeait, je l’aidais dans son grand projet politique (il allait devenir ministre des affaires étrangères de la France).
Ceci me valu d’être emprisonné, je du m’évader et fuir ma patrie.
Mais adieu M.M.
(Photo Plik-plik : Giacomo Artichnova et M.M. « l’artichette que j’ai le plus aimée » )
Paris
J’ai appris le français à Rome où j’avais envisagé de parvenir par le moyen de la religion.
A Paris, il y eut Henriette, Manon, etc..
Mais c’est la rencontre avec la Marquise d’Urfé - une vieille aristochaute immensément riche – qui fut déterminante pour moi.
Elle me paya des fortunes pour que je la fasse renaître jeune.
Elle pensait que mes connaissances dans les sciences occultes m’avaient envoyé à elle.
Grâce à son argent je fis le tour d’Europe dans les meilleurs hôtels.
(Photo Plik-plik : Giacomo Artichnova et Mme d’Urfé, une vieille aristochaute très riche et crédule. « L’artichaute qui m’a le plus donné » )
C’est à Paris que j’observais un curieux phénomène : dès que j’étais amoureux, je perdais une feuille.
A cette époque j’étais jeune et j’avais beaucoup de feuilles, mais je tombais amoureux souvent.
Et puis la mode de mon temps était d'avoir une fleur sur son chapeau, ce qui me permettait de cacher les ravages de mes amours.
(Photo Plik-plik : Giacomo Artichnova et Manon Balletti, jeune artichatte qu’il aima après avoir été passionnément amoureux de sa mère. «L'artichatte qui m’a le plus aimée »)
Les voyages sont l’occasion de rencontres, et de bons moments.
Inutile de vous dire, cher lecteur, combien de feuilles perdues, comme un arbre en automne…
Londres
A Londres je fus amoureux et d’une artichille, une vraie prostichuée, qui me fit le plus grand mal en me ruinant – j’y ai perdu beaucoup de feuilles.
Très dur pour moi.
(Photo Plik-plik : Giacomo Artichnova à Londres, La Charpillon piquante et douloureuse rencontre – Giacomo y perd beaucoup de feuilles - il n’en reste que 3 ou 4 mais il met des grandes roses sur sa tête pour cacher ce qui lui arrive. « L’artichignone qui m’a le plus pris » )
J’aurais pu conserver les (3) feuilles qui me restaient en vivant avec une artichote parfaite, j’aurais bien voulu vivre longtemps avec elle, une Portugaise – Pauline do Aquixofra-Cardao - d’une douceur…
Elle avait fui la tyrannie de son pays où le roi voulait la marier à un fabriquant de mayonnaise.
C’est l’artichette que j’ai le plus aimée.
Quand elle rentra chez elle, je fis tout pour aller la retrouver au Portugal, mais j’eus tant de contretemps à Madrid que cela ne put se faire.
Hélas, Pauline.
(Photo Plik-plik : Giacomo Artichnova à Londres, Pauline, « l’artichote que j’ai le plus aimée » )
Venise
De retour dans mon pays, il ne me restait plus qu’une feuille.
Je me dis, fais attention Giacomo, ça ne repousse pas…
Et me voici amoureux d’Artimeline.
Follement amoureux…A mon âge.
Je faisais bien attention d’être toujours un bon compagnon, de ne pas regarder les autres artichesses.
Si je partais, plus de feuille… et c’est elle qui est partie.
(Photo Plik-plik : Giacomo Artichnova avec Artimelline, follement amoureux ; mais prudent : il ne lui reste plus qu’une feuille … et c’est elle qui va partir, « l’artichine qui m’a le plus planté » )
Dux
On dit un "coeur d'artichaut est toujours prêt à fondre".
Et moi je dis, cœur d’artichaut aimerait bien garder ses feuilles, mais on en fait pas toujours ce qu’on veut.
Les feuilles, on en a pas tant qu’on croit.
Quand on est un jeune artichet, on croit que la vie est longue et que tout est possible.
Tout est possible, mais la vie est courte.
“Credete a chi n ‘ha fatto esperimento” dit l’Arioste
(Croyez-moi, j’en ai fait l’expérience)".
(Photo Plik-plik : Giacomo Artichnova vieil archichouille dans la solitude du jardin de roses, Bibliothekar des Grafen Waldstein à Dux. Il n’a plus une seule feuille, pas question de séduire les artichuttes, sa seule amie est sa chienne Finette, « la chienne qu’il a le plus aimée » )
(photo Plikplik - Au lit avec Pauline, j'étais obligé d'enlever ma fleur mais je gardais ma cravate)
Qu'elle vie mouvementée il a eu, ce vieil artichouille... Comme quoi, la "feuille" est bien toute-puissante, puisqu'il est encore une fois démontré qu'elle mêne à tout.
L'image de fin est très mimi, compliments à l'auteur. Bravo !
Rédigé par : Phil' | 29/05/2006 à 01:59
Plik-Plik a plus d'un tour dans son réservoir.
Qu'importe la chute des feuilles si l'essentiel tient le coup.
Rédigé par : JCP | 29/05/2006 à 19:23
la Plik-Plik girl est partie en Bretagne (sic)
et sera mûre à son retour pour lire les aventures de son arrosoir préféré!
A bientôt donc pour les commentaires de la fane...sans jeu de mot ;-)
Rédigé par : penglobe | 02/06/2006 à 09:05
moi j'aime tous les artichauds et ne dit-on pas avoir un coeur d'artichaud qui veut dire pour moi : le meilleur des coeurs (à déguster bien sûr)....Les tribulations de l'artichaud en on fait toute une histoire et les acteurs ici tiennent bien leurs rôles.....
Rédigé par : bonaventure | 03/06/2006 à 08:46
suis venue relire Plik Plik...
un régal
Rédigé par : penglobe | 22/10/2007 à 03:41