Marie-Thérèse de France - Madame Royale - par Jean-François de Sompsois. 1791 / coll. Guillaume G.
Le 29 juin chez Millon vente Roch de Coligny, une intéressante suite de lots touchait directement les enfants de Louis XVI dont le lot 146, grands portraits (50 x 36 cm) au pastel de Marie-Thérèse de France (1778-1851), Madame Royale et Louis Charles de France (1785-1795), duc de Normandie, second dauphin. (adj. € 3000)
Voici un extrait de la notice :
"pastels sur parchemin, sur leurs chassis d'origine.
Cadres anciens.
Le portrait de Marie-Thérèse est signé «De Sampsois, 1791» (en bas à droite, en rouge)...
Ces portraits sont totalement inédits... Conservés jusqu'à cette année dans une gentilhommière de Picardie,.. ce sont probablement les ultimes grands portraits des Enfants royaux..
En 1791, le jeune Dauphin (que la Constitution nomme dès lors «le prince royal»...) apprend les lettres, les sciences et la géographie sous la conduite de son père et de son précepteur.
Dans une collection privée que nous avons visitée, est conservé un habit bleu ayant appartenu à Louis XVII et en tous points semblable à celui qui figure sur le présent pastel...
Jean-François de Sompsois (ou De Samsois, ou De Sampsois), peintre français, se rendit à Saint Pétersbourg en 1751-1752.. 1756 à 1762 et retourna à Paris.
Associé libre de l'Académie de Saint Luc en 1775.. en 1788, il se lia avec le comte de Paroy, avec qui il fréquenta Mme Vigée Lebrun.
Il quitta définitivement la France à l'automne 1791, et mourut en 1797.."
Louis-Charles de France, duc de Normandie, futur Louis XVII. 1791 / coll. Guillaume G. - par ?
Guillaume G. - a acquis ces pastels et en autorise la publication - m'écrit :
" J'ai en effet tout lieu de croire, ... au vu d'une signature aperçue en bas à gauche du portait du portrait du Dauphin Louis-Charles de France et nécessitant plus ample investigation, que l'auteur du portait de ce Prince n'est autre....que sa sœur.
Tout est extrêmement cohérent.
Marie- Thérèse de France tient un bâton de pastel dans la main droite.
De la même teinte que celle employée dans le portrait de son frère.
L'hypothèse hautement vraisemblable est que Monsieur de Sampsois, professeur de dessin de Marie Thérèse alors âgée de 12 ans et demi (l'événement se situerait avant le 20 juin 1791, mais dans une période déjà chaude compte tenu des vêtements légers, ou peut être entre juillet et début octobre, mais Sampsois est émigré à Berlin dès le début de l'hiver 1791 et l'on peut raisonnablement supposer que c'est avant la fuite à Varennes, donc avant le 20 juin) réalise un portait de son élève, puis à titre d'exercice lui fait faire celui de son frère."
Le portrait du Dauphin est moins bien fini que celui de sa sœur (fond uniforme, ombres de la veste, la peau en ombre... ) il n'est pas signé par de Sompsois, mais les biais du dessinateur y sont tous, même bouche, même centrage du nez, même traitement des cheveux.
Sous réserve de lire la signature mentionnée par Guillaune G. l’hypothèse de pourrait donc être que de Sompsois, après avoir dessiné le visage, les mains et le globe ait demandé à Marie- Thérèse d'achever le portrait de son frère.
Le lot 149 était une paire de miniatures représentant Louis XVII & Madame Royale, joliment fait.
A signaler un autre De Sompsois - grand format 71x57 cm - en vente chez Tillou Antiques (Litchfield, Connecticut), ci dessus.
La galerie lit sur la table signed & dated "De Sompsois Pinxit A: 1758" qui naturellement ne peut pas être la date du pastel, Sompsois étant né en 55.
Avant les enfants de France figurait un autre pastel de grande dimension (70 x 52,5 cm), lot 145, d'après Joseph Ducreux, "sans cadre" La notice dit "En 1769.. Ducreux avait été envoyé à la Cour de Vienne pour portraiturer les enfants de l'Empereur François et de l'Impératrice Marie-Thérèse, et rapporter en France les pastels réalisés.
Conservés depuis à Versailles, ils sont dans un format identique au nôtre.
Dans son ensemble, notre portrait offre la plus grande ressemblance, sans toutefois être absolument identique... loin de rappeler la figure un peu longue de Marie-Christine, la douceur de ses traits le rapproche fortement de celui de Marie-Antoinette.
Chose confirmée par le fait que ce pastel, conservé jusqu'à nos jours dans une famille de Lorraine, était traditionnellement présenté comme étant le portrait de la future reine de France.."
Hypothèse osée pour cette copie
Marie-Christine-Josèphe de Lorraine par Ducreux RMN