(Photo Christies - La Clairon par ??? )
A New-York pour la traditionnelle les ventes de fin janvier qui n’a pas toujours porté chance aux pastels.
Christies ouvre le feu le 24, avec le lot 95, un portrait « présumé de La Clairon » (45.8 x 37.1 cm) que le catalogue attribue à Adélaïde Labille-Guiard (Paris 1749-†1803)
Naturellement, il y a un problème de dates puisque Claire-Josèphe Léris-Hippolyte Legris de Latude, dite Mademoiselle Clairon était née en 1723 (-†1803)
Elle avait donc 46 ans - n’était pas en bonne santé et avait quitté Paris depuis 4 ans - quand Adelaide Labille en avait 20.
Christies écrit "The present portrait is especially close to another portrait of an actress as Cleopatra who has sometimes been identified as Adrienne Lecouvreur and was exhibited at the Salon de la Correspondance in 1782 (Jeffares, op. cit., p. 273, ill.), and L'Heureuse surprise now at the Getty Museum (op. cit., p. 273, illus.)".
L’argument est imaginatif, car il ne s’agit pas de la même personne, ce portrait n’a rien à voir avec les élans préromantiques d’Adélaide.
C’est une magnifique et précise expression retenue.
C’est un portrait pur et dur.
On pense naturellement à La Tour qui a fait un portrait de la Clairon en buste (voir son testament).
Latour a dessiné beaucoup d’expressions d’actrices, et le pastel est très proche de sa main entre 1741 et 1745.
Nous possédons une iconographie de la Clairon qui la représente souvent avec la couronne de laurier.
Elle avait effectivement une bouche assez marquée, pas très large, mise en volume par un philtrum visible, le nez qui descend un peu bas, le haut du front bombé et surtout des beaux grands yeux saillants.
Tous ces détails, La Tour les voit, les analyse, les met en valeur où les atténue avec son métier.
On dirait que la bouche va s’ouvrir
Espérons que la Comédie Française va l’acheter, il est très probable que c’est le La Tour.
C’est un travail magistral, l’expression est vivante, comme La Tour, il n’a que lui pour renverser ainsi les yeux.
L’estimation est $12 à 18000... ce pastel est connu des marchands.
(Photo Copyright © 2007 Sotheby's Elisabeth-Louise Vigée Le Brun portrait de Marie-Rose Savalette de Lange de Sanlot)
Chez Sotheby's le lendemain le lot 361, un joli ovale 73x 58 cm d’Elisabeth-Louise Vigée Le Brun (1755 – †1842) signé daté Mlle Vigée/1776
Il porte la mention Made Savalete Sanlot.
Le catalogue indique que Viguée Le Brun avait également fait le portrait de son père et de son frère.
Marie-Rose Savalette de Lange (1745 ( ?) Perpignan - †11 janvier 1812 Paris) épouse en 1775 (?) le fermier général Etienne-René-Aignan de Sanlot ((1730-†1811)
Elisabeth Vigée avait 21 ans quand elle fait ce portrait, agréablement frais, elle montre une jeune femme sans bijoux avec le nez un peu tordu, joli portrait
L’estimation est $ 80000/120000 ce qui est dans le marché pour Elisabeth Vigée Le Brun
(Photo Sotheby’s - Peter Adolf Hall portrait Louise-Jeanne Caulet (Collet) d'Hauteville Du Pont)
Le 25 toujours chez Sotheby’s la magnifique vente des dessins de Jeffrey E. Horvitz.
Vraiment si vous voulez voir des gens qui savaient dessiner, à ne pas manquer.
Le catalogue est beau.
Le lendemain lot 209, un joli petit (29,7 x 23,7 cm) portrait signé (Hal? / 1774) – qui n’est pas un pastel - mais que je signale pour sa délicatesse, c’est en vérité tout le savoir-faire du XVIII°.
La lettre qu’elle ouvre porte la mention «d’Avignon... à l'Ecole militaire», et son nom bien lisible : Madame Du Pont.
La notice indique qu’une bibliographie figure au dos : ” Louise-Jeanne Caulet (parfois Collet) d'Hauteville, † 12 February 1803, était l’épouse de Gaetan Lambert Du Pont, Conseillieur d'Etat, Intendant de l'Ecole militaire, † 1782, en son hotel, rue culture Ste Catherine No 7".
Au centre du bracelet une miniature avec un portrait d’homme tourné pour qu'elle le regarde.
La notice de Sotheby’s est curieusement hésitante sur Hall (que Sotheby’s lit « Halb » et écrit "The artist 'Halb' is unknown, however a painter, François Halbou, is recorded as being active in Paris in 1774, and possibly the signature is an abbreviation of his name) alors qu’il ne faut pas s’interroger sur la main de Peter Adolf Hall (1739- † 1793);
Il était académicien depuis 5 ans, pastelliste, portraitiste et miniaturiste.
On reconnaît ici sa manière.
Lors de son passage chez Siboni-Mabille Vankemmel à Sceaux en 1995 il avait été correctement attribué et avait fait 22500 francs (dit N. Jeffares page 219).
Il est estimé rien 1700 à 2400 euros soit la moitié…
(Photo Olivier Doutrebente : Louis Vigée – portrait au pastel d’Adrien-Louis de Bonnières, comte de Souastre, duc de Guines)
Pendant qu’on vendra un portrait par la fille le 24 janvier 2008 à Courbevoie chez Philippe Rouillac un joli portrait par le pére - Louis Vigée (1715- † 1767).
Il s’agit du portrait (64 x 52 cm) d’Adrien-Louis de Bonnières, comte de Souastre, duc de Guines (1735- † 1801) daté signé 1765, époque où il terminait sa carrière militaire
Le duc de Guines est connu comme un courtisan accompli
C'est un clasique Louis Vigée avec sa distance toujours assez impersonnelle.
Les 6 000/ 8 000 € sont optimistes pour un Louis Vigée, même si le cadre est beau.
28 01 2008 : il a fait 5000 € ce qui est bien dans le marché.