(Photo Hanners - Flacon de Capedimonte représentant Charles Edward Stuart)
Au hasard des antiquités un joli flacon à parfum de Capodimonte, chez E & H Hanners (66A Kensington Church Str. London) qui donne l’occasion de revenir sur le portrait de Charles Edward Stuart « Bonnie Prince Charlie » qui se trouve reproduit dans cette rubrique sur une boite de short breads, et au sujet duquel se pose la question du fond uni.
Le flacon est attribué « probablement » à Giovanni Sigismondo Fischer (1660-1744) et daté par le marchand « 1745 », (un peu tôt car c’est au salon de 1748 que La Tour exposa le portrait du Bonnie Prince Charles avec le ruban de moire bleue du Saint Esprit).
Le prétendant à la couronne avait quitté les Iles britanniques en 1746 après l’échec de l’héroïque révolte écossaise et la tragique bataille de Culloden Moor où les français firent défaut).
Xavier Salmon s’interroge à juste titre sur la « relative simplicité » du portrait du prince actuellement conservé au Scottish National Portrait Gallery d’Edinbourg et largement reproduit à cause de sa popularité en Ecosse où il personnifie la résistance à l’Angleterre.
« Portons tous un toast à sa cause,
Qu'elle triomphe sans répit,
A son nom, notre joie explose,
Aux armes pour Royal Charlie »
D’ailleurs au dos du flacon on peut lire la devise de Lady Mary Hervey « Je n’oublieray jamais », équivalent du « Je me souviens » québécois.
Ce portrait attribué à La Tour présente un curieux cadrage impossible chez La Tour avec un bras droit à l’horizontal et coupé.
Plusieurs versions du pastel de La Tour ont-t-elles existé ?
Sur celle du flacon de Londres le Beau Prince Charles porte, en plus du cordon bleu, le ruban vert et la croix de l’ordre de chevalerie écossais du Chardon « Thistle » sur un fonds de nuages que nous savons dans les usages pour un portrait en armure.
Dans la mesure où toutes les reproductions présentent le prince avec un reflet identique sur des armures différentes, j’ai tendance à croire que l’hypothèse d’une version primitive à fond nuageux n’est pas du tout insensée.
La Tour n’a représenté qu’un seul portrait en armure sur fonds uni : celui de Louis XV. Mais il a pris soin de faire sur l’armure un reflet d'une fenêtre de Versailles, ce qui est logique pour une armure portée exceptionnellement à l’intérieur.
Le portrait du flacon de Capodimonte n’a pas pu être inventé, il constitue donc bien une pièce importante dans l’iconographie de La Tour et du Beau Prince Charles.
Voilà Philippe un début de réponse à ton étonnement.
Qu'importe le flacon...
Rédigé par : JCP | 14 août 2005 à 09:03