(Photo SVV catalogue - Marquis et marquise de Courcy par Perronneau)
Besançon le 9 juin Hôtel des ventes des Chaprais le lot 19 est une paire d’ovales de J-B Perronneau (1715-1783) « Portraits du Marquis et de la Marquise de Courcy, 1772 ».
La notice dit « attribués à » ce qui est curieux car les portraits des Courcy inventoriés numéros 130 et 131 de la monographie de Perronneau par Léandre Vaillat et Paul Ratouis de Limay (pp 104 et 105) - dont le texte est reproduit à la fin de cette note – sont décrits « Signé : J. B. Peronneau 1772 ». Si la dimension ne correspond pas exactement 58.5x48 contre 60x54 la description est la même.
En 1923, ces pastels sont signalés appartenir à une marquise de Courcy qui habitait le château de Claireau.
Il ne faut pas les confondre avec les portraits des parents du marquis par La Tour (76 et 77 Ch. Debrie – X. Salmon Somogy 2000) Jacques Louis François Roussel et Anne Charlotte de Maillet de Batilly, Marquis et marquise de Courcy). Il s’agit du fils Michel François Roussel et de son épouse Marguerite Georges Roussel de Rocquencourt.
Comme on le voit sur la photo la différence de dimension pourrait s’expliquer par la disparition des cadres et des verres. Sortir un pastel de sont verre est l’exposer automatiquement à de multiples dangers, quelqu’il soit ou non fixé. Il ne faut jamais ouvrir un pastel ailleurs que dans l’atelier d’un spécialiste. Un pastel frotté perd toute valeur.
Le prix des Perronneau à bien baissé. Son œuvre est inégale, il est particulièrement brillant, créatif, époustouflant dans le travail de la couleur à sa maturité – vers 35 ans -. Une paire de grands beaux Perronneau signés identifiés avec de remarquables cadres d’époque a fait 7500 euros à Lyon il y a deux ans (ANAF).
Dans ces conditions, ces portraits mis à prix 4000 euros ne valent pas mieux, pour autant qu’ils n’aient pas souffert d’avantage.
Y aura-t-il un amateur généreux pour les sauver ?
Rédigé le 26 06 2005 : Ils ont été achetés 6700 euros, peu de chose pour J-B Perronneau, bien acheté. Si le propriétaire (même marchand) veut se faire connaitre qu'il n'hésite pas. Peut être parviendrons nous un jour à réaliser la grande galerie virtuelle de cet incroyable précurseur, coloriste d'une intense sensibilité que fut J-B P.
(Photo Interenchères - "Famille Cressent")
A Limoges, Etude Galateau le 12 juin une belle suite de 7 pastels représentant "la famille de musiciens Cressent à Lille". La manière est naïve et gauche mais un ensemble aussi homogène (les cadres sont identiques, les portrtaits de belle taille) est très rare et représentatif. On l'estime à 7000-7500 euros. Peut être un peu généreux.
Extrait de la monographie précitée :
130 – Le marquis de Courcy– Pastel – H 0,60 – L 0.54 – Signé J.B. Peronneau1772 – A LA MARQUISE DE COURCY –
Modelé de gauche à droite en buste dans un ovale, tourné de trois quarts vers la droite, et regardant de face. Les cheveux sont poudrés, frisés à marteau, et noués par derrière en catogan. La physionomie exprime la volonté et l'énergie. Le personnage porte un tour de cou en linon blanc avec un jabot de dentelle d'Alençon, et, sur l'habit de velours bleu ciel, a épinglé la croix de St Louis. Il s'agit de Michel François Roussel, marquis de Courcy, seigneur d'Espourdon, de Courcy, de Claireau, Bouillancourt et autres lieux, chevalier de St Louis, colonel au régiment de Quercy, lieutenant du Roy de la ville et du château de Foix, fils de Jacques Louis François, marquis de Courcy et de Charlotte Françoise Maillet de Batilly, qui ont tous deux été portraiturés par La Tour.
131. LA MARQUISE DE COURCY. Pastel ovale. H. 0,60. L. 0,54. Signé: J. B. Peronneau 1772. A LA MARQUISE DE COURCY.
Modelé de gauche à droite, en buste, tournée de trois quarts vers la gauche, et regardant de face. Les cheveux sont poudrés, relevés avec rouleaux sur la nuque. La physionomie exprime de la finesse. La marquise porte, par dessus le décolleté en carré, orné d'une modestie et du double nœud du « parfait contentement » en taffetas rose, une écharpe de gaze blanche, à rayures de satin blanc. Il s'agit de Marguerite Georges Roussel de Rocquencourt, marquise de Courcy, femme du précédent, fille du seigneur de Rocquencourt, et, par sa mère née Mareschal, cousine germaine de Mareschal, marquis de Bièvre, célèbre par ses calembours.
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