(Photo R. Millet - Portrait présumé d'Auguste de Prusse par E. L. Vigée Lebrun)
A Paris le 20 juin chez Me Cornette de Sain Cyr - lot 4 - ce très touchant petit (32,5 x 23 cm) portrait d’enfant. Daté, signé « 1801 L. E. Vigée Le Brun à Dresde » .
Ce portrait est répertorié page 112 de l’inventaire Kevin J. Kelly.
Louise Vigée (1755-1842) immigre en 89, parcourt l’Europe jusqu’en 1802. Cet enfant à été réalisé sur le chemin du retour, à Dresde : elle a 46 ans et vient de Russie via Berlin.
Le style a beaucoup changé en 10 ans.
On voit ici les influences du portrait anglais avec cette lumière quasi rasante et artificielle, la lèvre d’un rouge soutenu qui fait avancer la bouche, les yeux agrandis etc. Cet enfant est étonnement moderne on pense aux dessins animés japonais.
Le cadrage simple – pas de contre plongée - et aéré (les photos sont des gros plan). Il ne s’agit pas d’un croquis préparatoire à une huile – comme cela a été prétendu - c’est bien le fini d’un portrait.
Lors de son passage à Dresde, Louise Vigée réalise des portraits de la cour de Prusse notamment de la Reine Louise Agusta von Mecklenburg-Strelitz et de la fille d’une comtesse Potocka (1766-1822) dont LOF possède un exemplaire (ou une copie d’époque) sur velin.
D’après Kevin J. Kelly il s’agirait ici d’ Auguste Ferdinand de Prusse fils du prince Ferdinand de Prusse et de la Reine Louise.
(Photo R. Millet - gros plan du même)
Louise Vigée est toujours recherchée par la clientèle américaine (il était la bas au XXème siècle), le pastel est décoratif, enfin nous célébrons le 250ème anniversaire de la naissance de madame Lebrun cette année (16 avril 1755) : L’estimation : 20 / 30 000 € est donc justifiée. Cadre baguette Louis XVI à perles.
(Photo interenchères.com - Charles Le Brun portrait au pastel)
Rien à voir avec J-B-Pierre Le Brun marchand de tableau qui épousa Louise Vigée en 1776 :
Le 25 juin à Bourges lot 201 un pastel attribué – à juste titre, c’en est bien un - à Charles Le Brun (1619-1690).
Feuille de papier brun 56x43 cm tout à fait usuelle pour Ch. Le Brun – identique à la manière de l’Israël Silvestre et sa femme Henriette Sélincart du musée des Beaux-Arts de Reims.
Malheureusement cette rareté parmi les pastels XVIIème (Le Brun est un superbe dessinateur et il a fait des portraits au pastel qui ne sont pas des préparations) n’est pas en bon état ce qui ne laisse douter de l’optimisme de l’expert (6000 à 8000 euros).
Je n'y connais strictement rien, mais suis surpris par ce Renoir. L'oreille est un peu bizarre aussi. Je suppose que c'est le type de tableau qui est considéré comme un produit, avec bénéfices à la clef à court-moyen terme.
Rédigé par : João | 14 juin 2005 à 18:57