(Vente Oger-Dumont le 1er décembre 2004 à Drouot : à droite Madame Adélaïde par A. Labille-Guiard – Versailles photo rmn – à gauche le pastel vendu ce jour : plus petit, non moins précis mais d'une main plus jeune, ne donne pas l’impression d’une copie mais d’un travail d’élève)
Dans la vente Oger-Dumont du 1er décembre 2004 à Drouot, figuraient 4 portraits au pastel dont un seul daté signé. Les deux « atelier de…» étaient un portrait de Marie-Adélaide de France (1732-1800), 3ème fille de Louis XV et un portrait de Charles-Simon Favart (1710-1792) «atelier de» Jean-Etienne Liotard (1702-1789). L’«atelier de» de Labille-Guiard à fait 3600 euros (estimé 1500). Le cadrage est proche du portrait de 1787 du Château de Versailles, mais la dimension est plus petite : 64x51 contre 73x59.
La physionomie est un rien différente, le portrait en vente est tout à fait ressemblant si on compare aux autres portraits de Mme Adélaide, les accessoires sont les mêmes mais la robe est plus bleue. On dirait un portrait fait en même temps que celui d’Adélaide Labille-Guiard mais par une main différente, plus jeune, moins affirmée. La manière de Labille-Guiard est facilement reconnaissable à la sensualité des chairs. Il pourrait donc s’agir d’un portrait fait par la mystérieuse Marie-Marguerite Carreaux de Rosemond son élève à l’époque.
(Photo ladyreading - A gauche la jeune Marie-Marguerite Carreaux de Rosemond par Adélaide Labille-Guiard (à droite Marie-Gabrielle Capet) préparation pour l’autoportrait avec ses élèves du Met. New-York ci-dessous.)
______________________________________________________(A gauche, le portrait de Robert Fenwick publié par British Empire, à droite, Robert Fnwick par Chevalier de Saint Michel, au pastel 1771)
Seconde surprise : le lot 11 n’a fait que 1600 euros : Un Chevalier de Saint-Michel identifié, daté (1771), signé et bien typique de la manière de Chevalier de Saint Michel. La taille est petite : 42.5x33, la palette de gris et de bleus est subtile et flatteuse - il faisait lui-même de très bons bâtons de pastel qui lui permettent une recherche de nuances bien dans la tradition de l’école italienne - et une bonne technicité dans les tissus, les matières... (la soie est superbe).
Ce pastelliste italien est un portraitiste de transition Louis XV – Louis XVI, il a travaillé à Naples avec pour période d’activité connue 1766-1778.
Ce portrait serait celui de Robert Fenwick, en civil. Il existe effectivement une ressemblance avec l’officier du Royal Artillery Robert Fenwick de Newcastle (vers 1778) publié par British Empire où il apparaît plus âgé. Il est mort à New-York en 1779 pendant la guerre d'indépendance américaine (1776-1783). Ressemblance également avec l’officier du « mariage du capitaine Robert Fenwick » en 1746, où il est peint aux côté de son épouse Isabella Orde et de sa sœur Ann devant le château de Norham par Thomas Bardwell (1704-1764) reçu en dote.
(Photo Art Fund - Le mariage du capitaine Robert Fenwick, son épouse et sa soeur)
Chevalier de Saint-Michel est-il allé à Londres en 1771 ? Possible, car il est venu à Paris en 1772 pour vendre son procédé de fixation des pastels. Procédé qui est excellent car ses pastels conservés sont toujours frais et en bon état. LOF a acquis ce pastel injustement décoté.
Comme quoi l'injustice peut avoir parfois du bon!
Le capitaine me paraît bien petit, pour un capitaine. Est-ce une impression? Ou un complexe personnel?
Rédigé par : JCP | 01 décembre 2004 à 21:28
Tout dépend de son âge....
Rédigé par : sophie | 01 décembre 2004 à 21:59