François-Louis GOUNOD 1758-1823 (french pastellist)
M. Le Picard - Secrétaire général du ministère de la justice (1757-1819)
daté 1786 (55x46 cm) – cadre d’époque (Dijon Vregille-bizouard 2004)
Le pastelliste: François Louis Gounod ?
François-Louis Gounod est une valeur sûre de la génération des pastellistes Louis XVI. Peintre graveur place St-André des Arts à Paris, époux de Victoire Lemachois, fille d'un ancien avocat au parlement de Normandie il avait 28 ans quand il fit le portrait de M. Le Picard.
- Elève de Michel Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) (N-B Lépicié fut secrétaire puis adjoint à professeur en 1770 puis professeur en 77)
- professeur de dessin à l'Ecole Polytechnique.
http://www.charles-gounod.com/bio/rencontr/ dit "Elève de Lépicié, il échoua à quatre reprises au Grand Prix de Rome dont il ne réussit à obtenir que le 2ème prix. Il fut cependant admis comme pensionnaire de l'Académie de France à Rome où il séjourna de 1787 à 1793. Fuyant la Révolution qui avait envoyé des émissaires à Rome, il partit pour Florence et Venise qui à son tour le chassa le 1er mai 1793. Il rentrera alors en France en passant par Gênes, Marseille , Saint Rémy de Provence, Nîmes. A Paris il réintègre son appartement dans "Les Galeries du Louvre" où trois générations de Gounod vécurent et travaillèrent depuis 1730. François quittera son logement en 1806. Il sera nommé Maître de dessin des Pages de la Chambre du Roi en 1814. Il préférait la vie contemplative à la remuante activité de certains de ses confrères. En 1806 il épouse Victoire Lemachois qui lui donna deux fils, Urbain en 1807 et Charles en 1818. Ce dernier avait donc cinq ans à la mort de son père. Lorsque Ingres, en 1840, recevra le jeune Charles à Rome: "C'est vous qui êtes Gounod ? Dieu: Ressemblez-vous à votre père !""
Pas de référence de vente chez http://web.artprice.com
Absent de la base
Il existe une longue note sur F-L GOUNOD dans le Dictionnaire des pastellistes de Paul Ratouis de Limay
la voici :
"GOUNOD (François Louis), (1758 1823).
Si le nom de Gounod compte parmi les plus illustrés de la musique française, il est, par contre, assez peu connu dans l'histoire de la peinture. Né à Paris, le 26 mars 1758, François Louis Gounod, père du compositeur de Faust, fut dès sa prime jeunesse, l'élève du peintre Nicolas Bernard Lépicié qui fit, de son élève âgé de dix ans environ, un charmant portrait conservé dans la famille de Gounod. L'Académie royale de peinture et de sculpture lui décerna en 1783 un second prix et, à trois reprises, en 1782, 1783 et 1785, le prix d'expression fondé par le comte de Caylus. Le 29 mars 1788, le comte d'Angiviller écrivait à Ménageot, directeur de l'Académie de France à Rome (1Correspondance des Directeurs de l’Académie de France à Rome, t. xv.) ): « Le sr Gounod, qui cultive depuis plusieurs années la peinture et qui a gagné plusieurs prix d'expression étant sur le point de partir pour Rome, m'a paru mériter un encouragement particulier et, d'autant plus que chargé d'un père infirme depuis bien des années, il sacrifie tout pour le soutenir et le reste de sa famille. J'ai donc jugé à propos de lui accorder la pension du Roi à l'Académie de Rome, où il sera comme surnuméraire mais, d'ailleurs, jouissant de tous les avantages des autres pensionnaires. »
Peut-être les liens de parenté qui unissaient les familles de Gounod et de Ménageot furent-ils, de quelque poids dans la décision bienveillante que prit d'Angiviller? Quoiqu’il en soit, ayant reçu le viatique de 300 livres accordées par le Roi « sur les fonds provenant de la vente des tapisseries », Gounod arrivait à Rome le 15 juillet 1788, en compagnie du graveur Coiny.
En 1789, il suit un cours d'anatomie et il étudie avec les peintres Fabre et Garnier, l’œuvre de Carrache à la galerie Farnèse.
Les rapports des commissaires nommés en 1790 et 1791 pour l'examen des ouvrages envoyés par les élèves pensionnaires du Roi à Rome sont, à quelques réserves près, favorables au jeune artiste : « La figure du sr Gounaud, écrit Ménageot à d'Angiviller, le 15 septembre 1790, est d'un joli ensemble, d'un dessin très fin et d'une couleur agréable, quoiqu'un peu blanche. Elle est beaucoup mieux que celle de l'année dernière, mais il a besoin de beaucoup peindre et surtout de composer. »
Après un voyagé à Naples avec son ami. l'architecte J. B. L. Faivre, Gounod rentrait à Paris en 1792. Il exposa pour la première fois au Salon en 1799 et il devint, dans la suite, maître de dessin à l'Ecole Polytechnique, dessinateur du duc de Berry et professeur de dessin des pages du Roi. Son talent s'exerça non seulement dans le domaine de la peinture mais encore dans celui de la gravure, de la lithographie notamment.
Comme pastelliste, son oeuvre ne nous est malheureusement connu que par deux portraits, datant l'un et l'autre de 1786, avant même son séjour à Rome : le portrait de Benjamin Duvivier (graveur 1728-1819), vêtu d'un habit rose, acquis en février 1929 par le musée du Louvre, et une remarquable effigie de Vieillard en habit gris, signée : Gounod fecit, May 1786, appartenant à la baronne de Lassus Saint-Geniès, fille de Charles Gounod (pl. LX, 91). Ce dernier pastel, par la fermeté de son modelé, par l'harmonie et la finesse de son coloris, l'intensité de l'expression, représenterait, d'après la tradition, le fermier général de Wailly; il décèle chez Gounod de remarquables qualités permettant de présager un brillant avenir. Ces qualités étaient d'ailleurs reconnues par plusieurs peintres de l'époque, et non des moindres. C'est ainsi que dans les Mémoires d'un artiste, Charles Gounod, évoquant avec émotion la figure de son père, écrit. « C'était un peintre distingué, et ma mère m'a dit souvent qu'il était considéré comme le premier dessinateur de son temps par les grands artistes ses contemporains Gérard, Girodet, Guérin, Joseph Vernet, Gros et autres. » A un autre endroit de ses Mémoires, il raconte que Gérard sortant un jour en voiture, croisa Gounod, cheminant à pied dans une rue de Paris, et s'écria : « Gounod! à pied! quand moi je roule carrosse! Ah! c'est une honte! » .
Si Gounod n'atteignit pas, comme pastelliste, à une notoriété véritable, c'est d'abord, croyons nous, parce que la vogue du pastel s'éteignit peu à peu avec les dernières années du XVIIIeme siècle, pour faire place à la miniature ; c'est ensuite parce qu'il nous apparaît comme un rêveur, aussi modeste que désintéressé, indépendant et inconstant, se défiant toujours à l'excès de lui-même. « Homme instruit, esprit délicat et cultivé, écrit Charles Gounod, (1 Mémoires d'un artiste) mon père eut, toute sa vie, une sorte d'effroi à la pensée d'entreprendre une grande oeuvre. Doué comme il l'était, peut-être est-ce dans une santé assez frêle qu'il faut chercher l'explication de cette répugnance; peut-être aussi faut-il tenir compte d'un extrême besoin d'indépendance qui lui faisait redouter de s'engager dans un travail de longue haleine... Au reste, dans ces portraits qui révélaient un sentiment si fin, un talent si sur, la vaillante énergie de ma mère était souvent indispensable pour que la tâche fût menée jusqu'au bout. Combien d'entre eux seraient restés en route, si elle n'y avait pas mis la main! Que de fois elle a dû charger et nettoyer elle-même la palette! Et ce n'était pas tout. Tant qu'il ne s'agissait que du côté humain du portrait, de l'attitude, de la physionomie, des éléments d'expression du visage, les yeux, le regard, l'être intérieur en un mot, c’était tout plaisir, tout bonheur! Mais quand il fallait en venir au détail des accessoires, manchettes, ornements, galons, insignes, etc., oh! alors la défaillance arrivait; l’intérêt n'y était plus; il fallait de la patience; c'est là que la pauvre épouse prenait la brosse et endossait la partie ingrate de la besogne, achevant, par l'intelligence et le courage, l’œuvre commencée par le talent et abandonnée par la crainte de l'ennui. »
François Louis Gounod mourut à Paris le 4 mai 1823.
Accueillant à Rome, en 1840, le futur auteur de Mireille, Monsieur Ingres lui faisait de son père le plus flatteur portrait, vantant et son talent de dessinateur et le charme de son esprit.
Dans une note ajoutée par lui dans l'Histoire de l’Art pendant la Révolution, ouvrage posthume de Jules Renouvier, Anatole de Montaiglon dit avoir vu un certain nombre de « Jolis portraits au crayon » de Gounod. Il en possédait un représentant son grand-oncle paternel et signé : Gounod fec. 1784. A la Bibliothèque de l'Ecole Nationale des Beaux Arts sont conservés une Mater dolorosa, tête d'expression, dessinée par Gounod en 1785 et un album de croquis d'après des oeuvres de différents peintres. Enfin, M. François Boucher a bien voulu nous communiquer la photographie d'un très gracieux pastel d'Enfant par Gounod. portrait que possédait, il y a quelques années , un marchand parisien.
Il est à souhaiter que la découverte d'autres oeuvres de François Louis Gounod contribue à mettre, en toute connaissance de cause, cet artiste délicat à la place de choix qu'il nous parait mériter parmi les artistes de la fin du XVIIIeme siècle et du début du XIXeme."
Les autres pastels de F-L GOUNOD
Le Louvre possède un portrait du Fermier général de Wailly (Louvre 45.8 x37.5) 1786 - Papier collé sur toile
(photo RMN)
Les deux portraits datent de la même année 1786. La mise en page du portrait de Le Picard est la même que celle du portrait du Fermier général de Wailly (qui est un peu plus petit – en haut). Les couleurs sont sensiblement les mêmes. A noter la différence des deux côtés de la tête, l’œil du côté droit des pastels est plus grand que le gauche et plus haut, en cachant la moitié du visage on voit une exagération de l’asymétrie gauche droite. Il est vraisemblable que Gounot utilise cette analyse de la dissymétrie pour accentuer la ressemblance.
Le Picard, montage de deux profils droits du pastel (il devient souriant)
Le pastel présenté est donc l’un des trois pastels de Gounod connus, le seul aujourd’hui dans une main privée. L’état de conservation est correct.
Le personnage : Le Picard
Qui est Le Picard ? - Secrétaire général du ministère de la justice (1757-1819). Je trouve trace d’un Jean-Pierre PICARD né à Sorcy-Saint-Martin, 55496 Meuse. le 04 09 1757 et décédé le 26 02 1819 à Aulnois-sous-Vertuzey Meuse. Sinon rien. C’est un fonctionnaire de 29 ans qui nous est présenté, il est jeune pour le poste occupé. Le secrétariat général du ministère de la justice est un poste important : il assure la gestion administrative et technique du ministère. Si vous cherchez dans google image « Secrétaire général du ministère de la justice » vous obtenez quelques phots, qui donnent la même image de caractère prédestinés à l’administration. En tous cas la date de mort montre que la personnage devait briller par sa prudence, il a connu la révolution, l’empire et la restauration. Il est mort à 62 ans.
L’époque : le style
1786 est la pleine époque de la génération Louis XVI, l’ambiance change, les portraits ne sont plus souriants, une classe moyenne s’affirme, faite de gens qui ne comprennent pas la justification du régime. La perruque est simplifié, deux marteaux, la cravate aussi. Le cadre est conventionnel : perle. Les signes sociaux sont absents (aucune décoration) décorations. François Louis Gounod est austère dans sa manière, à rapprocher de Joseph BOZE pour le pleine face, John RUSSELL, Claude HOIN . L’influence de Lépicié est visible (lui-même admiratif de l’œuvre de Chardin) de Simon Bernard LENOIR pour le travail des détails de l’anatomie et notamment les lèvres un rien indécises dans la tradition de Perronneau
Le travail : La recherche du naturel avec la difficulté technique du pleine face
Le portrait pleine face est typique de la 3eme génération des pastellistes. Avec l’usage généralisé du portrait dans une société bourgeoise, le nombre de portraitistes croit, la mise en page se singularise. La période 1775 – 1790 voit ainsi se multiplier la pleine face et le plein profil dans les sanguines et les gravures.
Le pleine face demande une grande technicité pour détourner l’attention du nez ou les défauts du visage car l’attention est moins captée par l’espace. Joseph Boze (1745-1826) a travaillé cette technique avec des succès divers. On peut rapidement faire une face plate il faut charger la valeur ou la couleur (ici c’est la valeur, la lumière qui est forcée).
- F. Gounod opte (vraisemblablement en accord avec le caractère du personnage) pour une gamme restreinte de couleurs très peu saturées, avec une dominante de tons chauds et de gris (harmonie mise à la mode par Lépicié), il simplifie la tache de l’œil qui n’a pas a analyser la couleur. Le fonds ocre, le vêtement noir la perruque grise donnent créent de suite une facilité à entrer dans le portrait. Les lèvres ne sont presque pas colorées. Les effets de velours sont à peine signalés, la dentelle juste évoquée.
- il applique rigoureusement la technique classique des symétries pour éloigner la tête du fonds (principe de l’opposition figure 2a flèches grises et blanche) et ainsi donner une impression de profondeur indispensable
- de bien attirer l’observateur vers le regard, les lumières de l’œil sont grossies
- Le regard de l’observateur voyage selon un parcours précis et prioritairement horizontal a cause du décalage de l’axe vertical du portait vers la gauche, une masse de lumière délibérément à gauche et un buste en rotation d’environ 45° épaule droite (à gauche pour nous) en avant. A l’inverse la composition est équilibrée en vertical : ligne de regard à 35%, égalité des lumières de part et d’autre de la ligne du regard). Ce parcours du regard incite un balayage gauche-droite du visage, naturel pour un occidental.
- la taille de la tête est proche de la taille naturelle 19 cm.
De la sorte on obtient une appréhension facile du portrait, directe, une approche bienveillante.
se style n'est pas le mien mais je peuts comprendre que l'on aime.tu devrais ecrire un livre plutot qu'un blog
a tchao
Rédigé par : brigand | 26 septembre 2004 à 14:16
Bonjour, Je recherche des renseignements sur un certain Gounot peintre de portrait, vivant en 1810. Il s'agit pour moi d'identifier le peintre ayant réalisé et signé le portrait de Victurnien Bonaventure Victor de Rochechouart, marquis de Mortemart, pair de France (1753+1823). ce tableau est signé Gounod pxit 1810. Merci pour votre aide. Hyacinthe de Keranrouë
Rédigé par : Hyacinthe de Keranrouë | 06 juin 2006 à 16:02