Un jardin habité

Comment tailler les fruits de la passion ?

(Photo LOF - La taille des maracujas consiste en une taille de formation puis on rabat à deux yeux les tiges florales)

La taille de passiflora edulis se fait au printemps au printemps, mais en dessous du 38° il faut le rabattre régulièrement tout l’été, jusqu’à Noël.
C’est une grimpante envahissante à qui il faut absolument donner une charpente.
Les deux premières années de végétation sont donc consacrées à construire les bois porteurs.
Sur ce bois on laisse une tige tous les 30 cm.
Et sur ces tiges on taille à deux yeux soit deux feuilles.
A la naissance de chaque feuille vont partir de nouvelles tiges qu’on taille de même.
La taille se rapproche donc de la vigne sauf que le bois porteur peut à volonté faire 6 à 10 m de long.
On palisse ses bois assez haut de façon que les tiges où pousseront les fruits aient la place de pendre.
La taille multiplie visiblement la production.

(Photo LOF - passiflora edulis palissées)

Ricin, mère du thé

(Photo LOF - le ricin ombrage les jeunes plants de thé)

Les jeunes plants de cacao ont besoin d’ombre pour se développer, une légumineuse de 5 à 10 m.: Gliricidia sepium «madre de cacao» (mère du cacaoyer) est plantée à cet effet (entre autre).
Elle est également utilisée pour ombrager le café d’ou le nom de « Nicaraguan coffee shade »
« Au Sri Lanka, différentes essences sont utilisées en association; certaines plantations de théiers, souvent les mieux conduites, sont ombragées par Albizia lebbek ou Grevillia robusta, et par une frondaison intermédiaire de Gliricidia sepium ou d’Erythrina sp. » lit-on dans une étude publiée par l’Université de l’Alberta du Sud
Le soleil d’Alentejo est dur pour les jeunes plants de thé : Le jardin de thé de LOF a besoin d’ombre en attendant que poussent les sapotilliers.

(Photo LOF - Graines tropicales Rainforest Costa Rica)

Bien que Yeshim – merci à toi – nous ait rapporté des graines de mother of cacao de Costa Rica, la rusticité en est limite (USDA  Zone 10a mini moyen -1.1°C  /  10b : 1.7° C)
Alors nous avons opté pour le ricin géant de Zanzibar à grandes feuilles (Ricinus zanzibariensis. L.) qui fait son travail d'annuel pendant l’été.
La germination n’est pas facile mais la plante est magnifique, et vigoureuse.
La graine est toxique.

(Photo LOF - Le fruit du ricin intrige une visiteuses )

Faire facilement des fruits bio

(Photo LOF - Malheureux nashi victime du terrorisme des oiseaux)

Margarita disait qu’elle n’avait jamais pu manger une poire de son verger.
A partir du moment où elle a essayé nos sacs à fruits, sa vie à changé.
Le sac à fruits doit être une invention aussi vieille que le pot de fleur.
Plus exactement la housse à fruits (chercher « Fruitsac »)
Le sac à fruit dispense de tous traitement, et fait des fruits parfaits.
Mais il ne permet pas de voir ce qui se passe et il est long à mette en place.
C'est pourquoi nous avons considéré comme un progrès technologique énorme l'invention des filets anti insectes "Protect fruit" par Intermas, qui ne sont autres que des sacs à arbre

(Photo LOF - Bienheureux raisin promis à la table du jardinier grace aux housses à fruits)

Bouturage de la canne à sucre

(Photo LOF – Boutures de canne à sucre)

La CNUCED indique que la canne à sucre ne doit pas geler, mais elle est bonne fille et s’adapte à quelques matins frais.
Actuellement, on bouture la canne à sucre – saccharum officinarum - selon la technique en usage ici c'est-à-dire que la bouture est coupée en oblique, au couteau au milieu d’un entre-nœud, on coupe à nouveau au milieu d’un entre-nœud, 2 nœuds plus loin.
La bouture doit avoir 2 bourgeons
On enterre jusqu’an centre de la bouture, il y a donc un nœud dans la terre. Le bourgeon a la pointe en haut

(Photo LOF – Bourgeon de canne à sucre : les bourgeons successifs sont opposés)

Comme la canne à sucre demande deux fois les précipitations annuelles moyennes de l’Alentejo, elle se plante donc dans des rigoles irriguées
A LOF le filtre à eau de la maison se nettoie toute les nuits, excellent arrosage pour les cannes.
On repique de la blanche qui se trouve partout, la violette est également bonne.
La canne à sucre procure un plaisir d’enfant, le bon goût de sucre de canne.
On enlève l’écorce d’un entre-nœud, on coupe une tranche et on mâche.
Et puis il y a de jus obtenu à la centrifugeuse.
Bon.

(Photo LOF les boutures en place, la canne n’aime pas l’eau qui stagne, en revanche un bon rinçage quotidien lui va très bien)

Influence de la couleur sur la germination

(Photo LOF - Terrine à semis rouge)

L’influence de la lumière de couleur rouge sur la croissance des plantes est admise.
Le rouge et le bleu accélèrent la croissance, le vert la ralenti.
Les molécules « phytochromes » - sensibles à la lumière - existent dans les plantes et chez les monocellulaires qui les entourent.
Les semences en contiennent.
D’où l’idée d’une influence de la couleur de la lumière ambiante sur la rapidité de levée des semis.
Constastion : les semis en bac de couleur rouge lévent plus vite qu’en bac verts.
Faites l’essai et donnez vos constatations.
De même quand vous achetez des terrines à semis pour vos pastilles de tourbe, choisissez les rouges.
Naturellement on trouve surtout des verts. (Photo LOF - La nature est passible de contravention : elle accélère au rouge et elle freine au vert)

fini le bon temps des bons fruits

(Photo JCP - L'Alentéjo est un fossile vivant du bas empire romain - le suicide est une fin normale, à la vitesse locale)

Pas le moral, ce soir, le jardinier
- Tentative de trouver des plans de palmiers dattiers à fruit depuis 3 mois (pas des trucs de déco, des vraies dates moles… il y a de l’eau et du soleil, pas de problème) 25 mails: Maroc, Egypte, ambassade de France en Arabie Saoudite… aucune réponse sauf CIHEAM « Station Phœnix » qui travaille sur le palmier dattier à Elche en Espagne en coopération avec le CIRAD (français) qui me dit « si le Conseil de Gestion de la Station Phœnix décide de répondre à des demandes comme la vôtre je vous tiendrai au courant » …
- Tentative de trouver des plans du thé, du thé à boire, (pas du thé de déco, du vrai thé… comme au Maroc à côté d’ici, comme aux Açores même latitude, ça devrait pousser très bien ici – sol acide - comme dans tous les pays de riz et de tabac). Joao (merci à toi) rentre des Açores. Il m’écrit « je suis entré en contact avec des producteurs de thé de S. Miguel par téléphone pour qu'ils m'en vendent quelques pieds et les envoient par avion. J'ai été "mal reçu" : il semble que le thé est un secret d'Etat et qu'ils ne désirent pas vendre. J'ai ensuite pris contact avec une connaissance à São Miguel, qui m'a bien confirmé qu'il était impossible d'en acheter…J’ai cherché s'il y a des pépiniéristes aux Açores et la réponse est non." – Où acheter des pieds d’Assam en Europe ? Cherche toujours
- Tentative de varier ma production de néfles du Japon (eriobotrya japonica) par des fruits hâtifs et tardifs – ici on importe quelques variétés industrielles espagnoles et on reproduit une variété locale par semi aléatoire. En français et en anglais, nombreuses descriptions de variétés qui font rêver - à part un site Californien - tous ces cultivars sont introuvables sur le net. C’est déjà beau quand un pépiniériste donne le nom du cultivar.
Encore une journée de perdue.

(Photo LOF - Avant il y avait des jardins avec des fruits si bons, si rares...)

Et pareil pour tout : En Californie une dizaine de maracujas comestibles. Ici deux, je passe sur les litchis.
Qui fera un monument pour le travail des Baches sur les agrumes ?
Les pépiniéristes qui vendent des fruits intéressants (ça doit exister) ne savent pas que le web existe et plus on va vers le sud, pire c’est.
La stratégie de Lisbonne, l’Europe du savoir et de la productivité, ça sera pas la connaissance de ce qui est bon, l’Europe des jardiniers heureux. D’Ormesson se lamentait sur la disparition de ce qui faisait l’idée d’une culture française : la langue française. Vu de dehors, on voit bien ce qui unissait la sphère culturelle française dans un univers mondialisé : c’était sa gourmandise et sa cuisine...
Avec des produits standards, on fait une nourriture standard, une espèce de vie avec une assiette qui ressemble à une télé. Une désolation.
Yeshim me dit que certains 3 étoiles Michelin achètent toute la productions de bons potagers traditionnels. Il y avait ce matin un article dans la cyberpresse.ca sur le livre des Drs Richard Béliveau et Denis Gingras « Les aliments contre le cancer », les fruits, les légumes et la prévention des cancers.
Ça sert à quoi de faire croire qu’on peut échapper à l’assassinat par la nourriture industrielle ?
Les fruits c’est des produits industriels comme les autres.
La preuve.
Pas le moral ce soir.

(Photo LOF - cuillère étoufée dans de la gelée au goût de parfum artificiel de ce qui pourrait évoquer un fruit)

Palissage

(Photo LOF - le pallisage métallique est durable)

La Quintinie, fidèle aux usages de son temps (jardins soignés et bien ordonnés, observer les jardins et vergers des plans reliefs de Lille ou des Invalides, à mesure que le siècle avance ils se déstructurent) couvre les murs de palissages afin que les plantes soient protégées du vent et profitent de la chaleur emmagasinée par la pierre.
Il explique qu’une circulation d’air est nécessaire entre le mur et la plante.
Plus le mur est exposé au soleil, plus le risque de brûler la plante existe.
(Photo LOF - palissage d'un bougainvillier)

Le palissage a de nombreux avantages, mais demande du temps de travail.
Au sud il faut donc prévoit au moins 20 cm - ici 25 - entre les fils de palissage et le mur.
On peut faire joli, les fils platifiés (verts) tendus sur des supports (du tube galvanisé peint en vert ou en blanc scellé) donnent une tension au mur, intéressante à voir.
(Photo LOF - le palissage bien éloigné du mur donne une tension intéressante)

Ces supports métalliques sont plus durables que les treuillages en bois qui demandent à être repeints (prévoir une système de charnière) souvent.
Le premier fil horizontal est à 40 cm du sol, puis ensuite, selon la plante ou l’arbre.
Les fils verticaux sont espacés de 2 m.
Les fruits de la passion sont lourds il faut faire dense, les concombres (qu’on obtient droits uniquement en les palissant) demande un fil à 60 du sol.
(Photo LOF - pallisage d'un mur bas pour culture saisonnières)

(Photo LOF - à gauche une Luffa - Luffa cylindrica - plantée en même temps que la solandre (à droite) - solandra guttata. Dans un an la solandre, tropicale envahissante à fleurs extraterrestres couvrira tout le mur. Elle peuvent monter à 8 m. alors que la luffa sera à la salle de bain. La solandre se bouture facilement en hivers)



En réponse à la question de Yann : j'emploie du tube galvanisé de 20/27 (diamètre extérieur 26.9 mm)
Les trous sont à 3 cm et 6 cm de l'extrémité de façon a laisse la place pour le bouchon.
je scelle le tube (10 cm dans le mur et 22.5 cm visible) de façon que le trou qui passera le fil principal soit à 20 cm du mur.



Les tubes sont peints et le fil posé proprement



Ici palissage d'un poirier : le fil à 20 cm du mur sert à guider le tronc qui ne doit pas chauffer.

Haricot à rame - Maïs doux

(Photo LOF - Maïs doux )
Les haricots nains sont pratiques car ils évitent la pose des rames.
Mais c’est à la famille des grimpants qu’appartiennent pas mal de sommités – on peut le dire – gastronomiques, dont le justement célébré (avec l’humour de J-P Branlard – qui s’impose) "Gros blanc".
Mais la rame ?
Semez vos haricots en même temps que le maïs doux, sa haute tige servira de rame, le haricot lui grimpera dessus, vous verrez ils adorent ça et poussent à la même vitesse. )
(Photo LOF - Haricots violets, très bon haricot vert)

Prévention de aoûtats

(Photo Casa d'Aste Babuino - Peintre hollandais, XVIII siècle - La personne en noir n'est pas un aoûtat mais un homme charitable qui aide cette dame : en effet les aoûtats logent dans les plis de la peau)
Les aoûtats sont des acariens qui s’attaquent aux humains et aux animaux.
Ils ne logent pas que dans le gazon puisqu’ils affectionnent les haricots à rame car les larves se laissent tomber sur les cueilleurs qu’elle dévorent ensuite.
En plantant des aromatiques telles la verveine citronnelle, le géranium à odeur de citronnelle, la mélisse citronnelle ou une ligne de basilic, on prévient leur installation au jardin.
Et il vaut mieux les éviter.
Ces plantes ont le mérite d’éloigner aussi les moustiques, on fait donc d’une plante deux coups, le géranium anti-insectes atteint ici 1.5 m. et est vivace.
(Photo Casa d'Aste Babuino - Peintre hollandais, XVIII siècle - Les aoûtats ou "Thrombidion" grimpent le long des bras et des jambes puis se rassemblent dans des plis de la peau. ASPIVENIN® qu'apporte le pharmacien soulagera-t-il cette dame ?)

Tailler les tomates / How to prune tomatoes

(Photo LOF - la suppression des gourmands : puritanisme à son comble. Taking off the extra shoots)

La taille des tomates est bien expliquée sur le web, et bien illustrée.
Voici quelques compléments d’information :
- vérifier que tes tomates se taillent, c'est le cas des tomates indéterminées, en anglais cordon – les déterminées comme Roma, en anglais bush, ne se taillent pas, les tomates-cerises non plus.
(Alors pourquoi ne pas cultiver exclusivement des déterminées ? car la production des indéterminées est longue et étalée dans le temps, ce sont aussi les plus variées)

- Le pied de tomate doit ressembler à un arbre, il faut construire un tronc vertical (taille en cordon vertical) supprimer les gourmands suffit.
Le gobelet est plus compliqué à travailler.
Les espaliers en U peuvent se faire sur des hâtives vigoureuses, c’est joli.

How to prune tomatoes :

Be sure that your tomatoes are the kind that need pruning. Indeterminate or cordon tomatoes need pruning. Bush or determinate like Roma or cherry tomatoes do not need to be pruned. (So why not just grow determinates? Because they produce all of their tomatoes at the same time where as indeterminates have wider variety and can be harvested over a longer period of time)

 

Your tomato should look like a tree – to obtain a vertical trunk pinch off the extra shoots.

(Photo LOF : un gourmand, en bas, il se développe au dessus de la naissance de la feuille. The extra shoot grows above the beginning of a leaf )

Sur cette photo on voit ce qu’est un gourmand, c’est une sorte de second pied de tomate qui part vigoureusement à la naissance de la feuille.
Ces gourmands naissent à chaque feuille quand la végétation est vigoureuse
Il faut le pincer (mains propres pour ne pas donner de maladie à la tomate) où le couper avec une lame propre.
In this photo you can see the extra shoot, its sort of an extra stem that starts at the beginning of a leaf. These extra shoots grow at the start of each leaf when the plant is vigorous. You have to pinch it off or cut it with a clean pruner.

(Photo LOF - le trait jaune indique où couper, on supprime le gourmand au plus près de la tige principale. The yellow line shows you where to pinch or cut the extra shoot –as close to the main stem as possible)

C'est une bonne pratique de désinfecter à l'alcool à 90° les ciseaux ou le sécateur car ce sont eux qui transmettent les maladies d'un plan à l'autre
- Enfin c’est une bonne habitude de couper toutes les feuilles qui touchent le sol, autre une source de maladies.
It is a good idea to clean your pruner blades with 90°alcohol, to avoid spreading diseases from one plant to another. Its also good to eliminate leaves that touch the ground – another source of disease.
(Photo LOF - la taille des gourmands est terminée il faut encore supprimer la feuille du bas à droite qui touche le sol. The pruning of extra shoots is done. Still to be cut is the leaf touching the ground - bottom right)

- il se peut qu'on hésite entre un gourmand vigoureux et la tige principale.
Si on coupe la tige par erreur le gourmand va constituer un tige et continuer à la place de la tige
Les erreurs de tailles sont réparables, les tomates ne sont pas des arbres.
- On dit qu'il faut tailler à 3 étages de bouquets, autrement dit avoir 3 niveaux de grappes de fruits :
Il n'y a pas de norme, la supression des fleurs et jeunes fruits n'est utile qu'en fin de saison pour donner plus chance de murir à ceux qui restent
- on dit qu'il faut supprimer les feuilles pour que les fruits murissent mieux.
Mauvaise idée, le soleil peu abimer les fruits, et les feuilles sont utiles à la qualité du fruit.
Its possible to hesitate between a vigorous shoot and the main stem – if you make a mistake the shoot will take over the role of the main stem (phew !). 

Some say its best to eliminate leaves to encourage tomato growth  - bad idea the leaves protect the fruit from too much sun. Taking off flowers and young fruit is useful only at the end of the growing season to encourage the maturation of the remaining tomatoes.
Ensuite on attache tes tomates sur des tuteurs solides d'une hauteur d'1 m. 25 minimum (un pied avec ses fruits pése 7 à 8 kg).
Elles ressemblent alors à l’arbre de Jessé et dans des conditions favorables de culture apparaître des personnages rougissants.

(Photo salesien.com sans taille des gourmands : le pied se divise en deux. If you don't prune them tomato plants divide in two and are not as strong)