Un jardin habité

Campagnol

(Photo LOF - tu vas récolter tes pomélos pour ta salade...)

Avec les pluies d’hiver le sol est devenu hospitalier pour les campagnols qui se multiplient, les faucons et les buses volent au raz du jardin.



(Photos LOF - tu en vois un dont il ne reste que la peau, même pas les os...)

Google livre a mis en ligne des parties du livre de Henri Le Louarn et Jean-Pierre Quéré qui reste une référence

(Photo LOF - bien vidé d'un coup de dent précis et régulier... tu n'es pas le seul à aimer les pomélos, au moins les campagnols finissent leur assiette )

A quelle association de jardiniers appartenir ?

(Dessin LOF - Jardins de la pergola - plan d'un petit jardin entouré d'espaliers )

L’association qui correspond le mieux aux recherches de LOF est le CRFG California Rare Fruit Growers qui rassemble des vrais amateurs des fruits pour le climat du grand sud européen et de l’Afrique du Nord, nous sommes 2 membres dans le sud Portugais.
L’Associação Portuguesa de Jardins e Sítios Históricos a deux activités principales : la restauration de l’hydraulique des jardins historiques et la pédagogie.
LOF est membre, car il s’agit d’un réseau qui regroupe des gens informés et actifs, hélas rares au sud du pays.
"Colher Para Semear" est une association de préservation et de conservation des semences traditionnelles, LOF va y adhérer, mais les fruitiers ne semblent pas être une priorité.

(Dessin LOF - Espaliers en losange modèle 3m. 3 arbres)

Pourquoi les fruitiers ?
1 / A cause de l’épaisseur de la tradition historique : depuis 6000 ans les fruitiers voyagent à travers la Méditerranée, leur domestication est une belle aventure humaine, qui est en train de mourir puisque les fruits modernes sont conçus pour les yeux et la conservation et non pour le plaisir.
2 / La zone occupée par les Omeyyades et leurs successeurs est celle où la tradition fruitière de l’antiquité a été conservée et considérablement enrichie de fruits et de techniques (distillation, confiserie au sucre) notamment à cause de l’extension géographique de l’empire arabe, agronome et gourmand.
3 / Tout le monde préserve la bio diversité sauvage, peu de gens la bio diversité gourmande.
Nos fruits cibles sont les pommes, les poires, les agrumes acclimatés de longue date (arabes : cédrats, citrons, bigarades, pamplemousse, Portugais : orange douce), les jujubes, les cognassiers, les grenades dont Ibn Al Awamm décrit des acides et des sucrées, les amandiers, les palmiers (il en décrit au moins 5 variétés).
Pas de priorité aux figuiers, oliviers, et vignes qui sont bien répertoriés, ni aux pêchers (sensibles à la cloque), prune noire et mûriers (maurus), caroubiers dont il n’existe pas de cultivars remarquables locaux décrits.
Il faut également retrouver trace de certains fruits locaux signalés par D. Bois aujourd’hui introuvables comme Persea drymifolia – avocat à feuille anisée.
La seule solution est de créer notre propre réseau local afin de recueillir des greffons et des boutures.
Il est donc possible qu’un blog spécialisé soit ouvert ici pour faciliter la constitution du réseau.


(Dessin LOF - Espaliers en losange modèle 2m., porte, 2 arbres)

Nèfle du Japon (bibace - ビワ) de rêve : éclaircir violemment et ensacher

(Photo LOF - Jeune loquat tu deviendras grosse crois-moi [ la néfle du Japon est un des 50 fruits préférés d'Ann] )

Au fond de tout jardinier dort un Jules Cesar, qui disait à mon âge Alexandre le Grand avait fait un empire qui couvrait presque toute la terre, il faut que je fasse mieux que lui.
C’est exactement ce qu’on dit en voyant les loquats (nèfles du Japon / bibace) de chez Rakuten.

(Photo LOF - avant : profusion, désordre, inefficience, grouillement, incohérence )

Cet homme est le Ieyasu Tokugawa du loquat, encore mieux que David Silver.
On voit bien sur les photos de son site qu’il éclaircit dramatiquement les grappes de fruits, il conserve un fruit latéral, sur longue tige, assez loin des feuilles.

(Photo LOF - après : lumière, rationalité, productivité, régal )

Il obtient des fruits gros comme des poires, qu'on imagine facilement juteux et doux.

(Photo Rakuten : néfliers éclaircis avec fruits ensachés )

Ce qui est édifiant quand on regarde loquat dans google image est que tout le monde les laisse pousser en grappes.
Erreur fatale, les malheureux fruits n'ont que la peau sur les os.
Les fruits de Rakuten sont particulièrement charnus, volupteux.
La mise en sac est intéressante, il utilise des sacs doublés à l’intérieur d’un papier noir, ce qui permet de maintenir le fruit au chaud.
Nous n’en avons pas besoin ici, la récolte est plus précoce qu’au Japon (ils récoltent fin mai, ici c’est avril).
En revanche le sac est idéal pour protéger les fruits des oiseaux et des guêpes.
Voici donc le nouveau défi de LOF : faire des plus belles bibaces que Rakuten.
Les plus beaux loquats du monde.

(Photo LOF - il reste encore quelques grappes de fleurs, nous éclaircissons dès que les fruits sont formés)

Cerise de Cayenne ( la plus grosse… )

(Photo LOF - fruit d’Eugenia uniflora de semis à noyau triple - Cerise de Cayenne - 2009 11 15 )


" The fruits are deeply 8-ribbed and usually about 1 inch in diameter (2.5 cm), although plants bearing fruits nearly 2 inches (5.08 cm ) in diameter have been reported.” dit hear.org
Nous en sommes à 1.7 inch (4.4 cm )
Sans internet qu'est-ce qui pouvait bien stimuler nos ancêtres qui ont sélectionné les fruits cultivés à partir des ridicules productions ridicules de la nature ?

Olive blanche

(Photo LOF - Olivier leucocarpa de Toscane à olives blanches)

A l’Université de Harvard nous apprenons que l’Abbé F. Couture, curé de Miramas, écrivait en 1783 dans son Mémoire complet sur la culture de l'olivier  p. 94  :
« L'espèce olea latiori folio fructu albo, devient toujours plus rare par le moyen de la greffe, elle donne un fruit blanc. Il est si délicat, qu'on ne peut ni le saler ni le confire.
Sa production est si faible que ceux qui le recueillent, ne trouvent point de marchands pour les vendre.
On les appelle olives vierges, olives blanches , olives mau belles , j'en ai vu quelques plants à Châteauneuf- les-Martigues… »
A l'Université Complutense de Madrid nous savons que Jean-Baptiste de Lamarck et Augustin-Pyramus de Candolle écrivaient en 1805 dans leur Flore française p. 498 (vol 3) :  «  Olive blanche, ou vierge ou blancane (olea alba, Clus. Hist. 25.) : fruit blanchâtre, ovoïde , tronqué, très petit, presque inutile. - Nice, Provence. »

(Photo LOF - "Olive blanche, vierge, blancane, DICT. D'ORB., J. et HER., Olivo varal, blanco, TABLADA. Olive vierge ou blanche (Draguignan) HEUZÉ., Olivier blainiane, ou à la verge J. REYNAUD... fruit petit à chair blanche, ressemblant à de la cire, à noyau très- gros proportionnellement. Les feuilles de l'arbre sont courtes et larges, peu cultivé aujourd'hui" J. Rothschild 1877 "Olivier, histoire, botanique, régions, culture, produits, usages, commerce, industrie, etc. sur Gallica )

Jujube ( sexe du ou de la )

(Photo LOF - jujube vert)

La culture du jujubier est facile, voici au moins 7000 ans qu’on le cultive.
Deux variétés sont disponibles (Li et Lang) en occident, la production de fruit est bien plus abondante si on plante les deux.
On lit partout depuis deux siècles qu’il aime « les sols secs et légers, craint les sols lourds, mal drainés, l'argile et l'humidité » (pommier.com)
Au moyen age Ibn Al’Awwâm écrit le contraire « cet arbre se plait dans les terres qui sont dures »,
Ibn Hajjâj « il aime la terre fraiche en même temps humide ».
A LOF les jujubiers sont plantés dans une terre argileuse, dense, dure et arrosés l’été (indispensable à une bonne production – il faut préférer le goutte à goutte sinon on est envahi par les drageons), ils s’en trouvent très bien, la croissance de ces arbres est rapide.
Il faut éviter les cuvettes, ils ne supportent pas d’avoir les pieds durablement dans l’eau.
La rusticité du jujubier va de 6a à 11, mais c’est en zone >7 que la production est bonne.
Voici en résumé un extrait de legume-fruit-maroc : « il exige de beaucoup de chaleur pour fructifier. Il résiste mieux au gel d'hiver, jusqu'à (-15°C), qu'aux gelées printanières à cause de sa floraison tardive (Mai - Juillet). Le jujubier végète dans les zones à faible pluviométrie. Il résiste bien au vent sec et violent, d'où son emploi comme brise-vent. Tous les types de sols lui conviennent … ».

(Photo LOF - jujubes )

Le ou la jujube est le fruit du jujubier, le jujube est masculin de nos jours, acofeifa (féminin) en portugais, se disait anciennement zafzâf en arabe andalou, zizrur en berbère, dzidzu en grec, zizi(phus) en latin botanique.
Portant les jujubes étaient jadis des dames : Oliver de Serres dit « La jujube ou guindoule ressemble à la cornouille ».
Le sexe des jujubes est discuté au XIXe.
En 1835 F. Grandineau, professeur de langue française au collège de Westminster, écrit p. 152 de sa Grammaire royale :
« Quelque chose est du genre masculin lorsque… c'est quelque chose de bien dur … On donne les deux genres aux mots jujube et réglisse … fruit et plante sont féminins. Les jujubes, lorsqu'elles sont fraîches, ont une chair ferme… C'est là le genre essentiel de ce mot ; mais, désignant le suc extrait de la jujube, ces mots sont masculins : le jujube, pour la toux, est préférable au réglisse. »
Logique.

(Photo LOF - jujube passant au rouge )

Feijoa (culture de la)

(Photo LOF - Feijoa : la récolte a commencé)

Les feijoas arrivent à maturité en ce moment, fin octobre début novembre.
Les fruits tombés ou qui se détachent facilement sont bons à récolter.
Ils sont sensibles au vent.

(Photo LOF - Feijoa Coolidgen ou Coolidgei est souvent vendue comme plante décorative)

Il est particulièrement important de choisir une variété intéressante, y compris pour la production commerciale.
On trouve dans le commerce (hier chez Apolonia à Almancil) la sempiternelle variété Coolidgen, pauvres petits fruits pas très savoureux, mais largement diffusés, car 100% autofertile.
Il existe aujourd'hui de nombreuses variétés dans le pays d'adoption de la feijoa.

(Photo LOF - Feijoa Mammouth)

La variété néo-zélandaises Mammoth parfois écrite Mammuth est une variété à gros fruits, excellente, c’est la plus répandue par l’INRA avec Triumph.
Elle est productive, le fruit est agréablement acidulé.
Jadis, en France André et Besson étaient dominants.
Besson est un fruit juteux, nous en cherchons pour le verger de LOF.

(Photo LOF - Feijoa André, plutôt ronde)

Comme souvent l’Université de Purdue a mis en ligne une fiche impeccable.
Les feijoa sont des arbres qui adorent être taillés, nous les présentons en 1/2 tige.
On lit souvent qu’une bonne fécondation est nécessaire pour avoir des fruits, c’est vrai.
Semer à leurs pieds des fleurs mellifères qui attirent les abeilles au moment de la floraison (ici en mai) est une bonne idée.
Mais il faut savoir que pour conserver son fruit l’arbre demande un bon arrosage et du fertilisant au moment où le fruit se noue, et jusqu’à fin juin.

(Photo LOF – Taille comparée de Coolidgen en bas à gauche, André en bas à droite, et Mammouth en haut)

Variété de gros citron

(Photo LOF – impossible de trouver dans les nomenclatures d’agrume ce citron banal )

1 – Il est cultivé ici (Alentejo, south Portugal) dans tous les jardins, personne n’est capable de me dire le nom de cette variété.
C’est un citron commun on le trouve au supermarché.
L'arbre se bouture facilement.
2 – Il ne s’agit ici ni de Citrus limon 'Ponderosa', ni d’un cédrat, c’est un citron.
3 – D’après un forum gardenbreizh.org une variété proche serait cultivée et commercialisée en Sicile

(Photo LOF – à côté d'un citron du commerce, ce citron pèse 680 g. la moyenne de la variété est 550 g. avec une forte dispersion certains fruits peuvent peser 800 g. la longueur de celui-ci est 16 cm, diamètre 10 cm, ce fruit n’a rien d’exceptionnel)

4 - Les fruits sont souvent de formes curieuses : digités, crénelés, avec une ou des crêtes (cristamorphe ?), etc.
S’agit-il d’une mutation ou de la fréquence d’acariens car les citronniers ne sont pas traités ici ?
Voir sur ce lien un conte pour enfants avec des citrons de diverses formes d’un arbre du voisin.

(Photo LOF – forme digitée d’un citron du même arbre)

Eclaircir les nèfles du Japon

(Photo LOF - Nèfle du Japon « Champagne »)

Cette année les néfliers du Japon - eriobotrya japonica - sont couverts de fruits
Ils fructifient bien les hivers doux.
Ils fructifient beaucoup les hivers doux et sans vent. 
Il faut absolument les éclaircir si on veut des bibaces charnues et sucrées.
La nouaison est  sensible au froid, il faut donc les éclaircir quand le fruit est formé.
En ce moment (mi mars) dans le sud Portugais.
Selon les arbres, l’éclaircissage va d’un fruit sur deux à 4 fruits sur 5.
On conserve des fruits de différentes tailles pour étaler la cueillette dans le temps.
Je parle bien entendu pour un verger domestique où l’éclaircissage et la cueillette se font d’une main gourmande.

Bananier (fructification du)

(Photo LOF – apparition de l’inflorescence d’un bananier, impression d’un fardeau qui sort enfin)

Souvenir d’un grand père maternel qui tentait de faire pousser des bananiers dans l’Aube ...
Il construisait l’hiver une sorte de grande serre-cabane,
il avait réussi à les maintenir en vie 3 ans
Le Maroc produit des bananes dans des serres froides
La lecture du Bulletin Mensuel de Liaison et d'Information du PNTTA 109 octobre 2003 - toujours bien fait, celui sur les pistaches est excellent - du Ministère de l’agriculture du Maroc invite à se lancer.

(Photo LOF – l’inflorescence s’ouvre feuille après feuille et à chaque ouverture une main va sortir )

Les premiers bananiers fruitiers plantés à LOF proviennent de Tropicaflore où Patrick Klein a fait un superbe travail de sélection, et puis
un pilote de la TAP nous en a apporté un de Madère,
une vieille dame de Milfontes nous a donné un rejet de bananier-pomme du Cap Vert, etc.
jusqu’au dernier récupéré chez Yvette comme une rareté : c’est un descendant des bananiers fruitiers que vendait jadis Truffaut …vraisemblablement un Cavendish géant (musa acuminata)
Les différentes variétés de bananiers ont une floraison plus ou moins rapide, certains après 6 mois de végétation seulement, d’autre 2 ans.

(Photo LOF – l’inflorescence est de couleur mauve, rose ou violette)

La floraison-fructification est impressionnante,
c’est une des plantes qui donne le plus puissant sentiment de maternité,
l’inflorescence sort du sommet de la tige et forme une sorte de balle ovale à rotondités pourpres ou violettes,
ce ventre aérien ouvre des spathes successives qui tombent et
les mains qui en sortent s’individualisent en doigts au bout desquels sont les fleurs,
ce sont des fœtus de banane qui se tournent progressivement vers le ciel en se courbant,
alors que l’ensemble penche vers la terre comme fatigué d’un tel travail.
Bref, c’est émouvant.

(Photo LOF – à chaque étage des enfants banane)

Les photos sont celles d’un musa Ice Cream donné rusticité 9b par Dave’s garden,
excellente banane au goût de vanille.

(Photo LOF – les enfants se redressent vers le ciel, au bout de chaque bébé banane la fleur, alors qu’en bas le male regarde la terre - épuisé)