Un jardin habité

Sans Pareil de Peasgood

Sans Pareil de Peasgood, eng. Peasgood Nonsuch ("sans égale")

En 1860, Emma Manby (1844 Grandham Lincolnshire) sème 5 pépins de sa pomme préférée.
Un seul germe et donne un franc.
5 ans plus tard, après son mariage avec John F. Peasgood, Elle emporte l'arbre avec elle à Stamford Lincolnshire .
En 1870, il produit ses premières pommes, énormes : plus d’une livre anglaise.
Elle les présente le 6 septembre 1872 à la foire agricole de Burghley Park et gagne le 1er prix.
Le pépiniériste Laxton's la diffuse immédiatement.
Le fruit est admiré au Guilhall show, un exemplaire de 790 g. est présenté à la reine Victoria.
Cette pomme a de nombreux enfants.
Pourquoi ne pas la nommer « Sans Pareille d’Emma» ?
Fallait-il que tu aimas cette pomme de ton enfance Emma ?
Récolter tôt, en aout pour un fruit bien juteux.

éclaisisage des néfliers du Japon (bibacier)

une main avant éclaircissage

L'éclaircissage manuel du bibacier se fait en de février pour les mains et les fleurs à fin mars début avril pour les fruits.
Il est justifié par la recherche de gros fruits (on conserve les plus beaux fruits de taille égale) et doit être plus sévère les années de forte fructification.
En effet, E. japonica est sensible à l'alternance bisannuelle.

Chigusa au travail

Sites références : shuminoengei, seinouen,
1 - Réduction du nombre de mains par branche se fait après la floraison, je réduis à 1 main tous les 35 cm, soit 2 mains par branche.
La réduction est plus forte côté nord et à l'intérieur de l'arbre
2 - Réduction du nombre de fruits par main.
Cette taille se fait après la fleur ou fruits formés. On laisse 1 à 3 fruits par main sur les cultivars peu productifs et gros fruits (comme Tanaka, Champagne) et 4 ou 5 chez les cultivars productifs comme Moji.
L'université de Purdue est plus restrictive : 1 fruit pour le typz Tanake et 2 pour le type Moji

Cette vidéo montre l’éclaircissage à 3 fruits par main.


L’éclaircissage terminé mettre les mains en sac.
le fruit se récolte 90 jours après l’anthèse.

poire Ercolini (ou Ercolina) à maturité

La poire Ercolini appréciée et cultivée en Espagne (Ercolina en Italie qui achète 40% de la production) est une petite poire précoce de juillet à chair blanche, fondante, bien juteuse, agréablement parfumée.

3 derniers mois de maturation en sac à fruit - le sac rose accélère la maturation.

C'est une poire de table sous label européen DOP pour la production en grande culture de Murcia où sa culture est traditionnelle depuis le XVIéme siécle.
En poire de jardin elle est tout à fait compétitive avec Beurrée Giffard, avec l'avantage d'une peau plus fine, et d'une forte productivité.



Souvent récoltée encore verte - comme la présente la norme internationale de qualité - et ferme pour faciliter le transport, je trouve préférable de la laisser jaunir sur l'arbre, elle se détache facilement (1/4 de tour) jaune clair et à peine souple.
Elle donne alors une eau abondante et sa texture est lisse et élégante.



Elle est sucrée (brix 14.5), et juste assez acide (1.54%) pour donner un ratio sucre-acide 9.4 parfait avec sa texture.
Je la signale pour les francophones installés dans le sud de l'Europe et en Afrique du nord car elle leur semble inconnue, alors que le plaisir qu'elle procure à cette époque de soif évoque une idée de ce que fut la France de La Quintinie, pays d'amateurs de poires.
La rafraichir 1/2 heure dans une eau fraiche.

Figuiers hybrides de Chine

Photo LOF - Figue Violette de Chine (Ficus carica x palmata var. nahonis)

La Chine connaît 2 variétés de figuiers domestiqués (无花果) endémiques :

- une figue jaune bonne à sécher, la "Jaune du Xinjiang" - 新疆黄色无花果 - adaptée au climat continental, dont tous les spécimens descendent, par bouturage, d’un arbre vieux de 6 siècles et qui fait l’objet d’une culture commerciale autour d’Artux.
Il s’agit probablement d’une variété anatolienne introduite à l’époque de la Route de la Soie et qui ne semble pas présenter de singularité botanique.

Photo LOF - Figue Violette de Chine (Ficus carica x palmata var. brigandis)

- une figue de couleur sombre, connue sous le nom de "figue violette de Chine", -中国紫无花果- d’origine incertaine (à ne pas confondre avec la 日紫无花果, figue violette du Japon, qui est la 'Masui Dauphine')
Elle est répandue dans toute la moitié orientale du pays et était la seule cultivée dans cette partie du monde avant l’introduction depuis 50 ans de variétés américaines.
Elle est de moins en moins plantée car les Chinois lui préfèrent les nouvelles variétés d'importation.
Sa diffusion ancienne fait qu’il en existe plusieurs variantes, dont les traits communs sont
une couleur de peau violette,
un œil généralement ouvert,
une chair jaune et avec peu voire pas du tout de graines,

source bbs.shuiguobang.com

et surtout des feuilles peu ou pas découpées, aux contours serratés (dentés en scie), dégageant une odeur différente de celle des figuiers méditerranéens.

Ces caractères rappellent ceux du Ficus palmata (ex Ficus pseudocarica), espèce de figuier sauvage aux feuilles cordiformes et serratées et aux petits fruits noirs comestibles, répandue tout autour de l’Himalaya ainsi qu'au Proche-Orient et qui peut s’hybrider avec le Ficus carica (une telle expérience a produit récemment plusieurs hybrides de ce type aux Etats-Unis).
Ira J. Condit, dans Fig Varieties : A Monograph (Hilgardia, 02 1955) considère que le Ficus carica domestique descend lui-même d’hybridations du Ficus palmata avec d’autres Ficus asiatiques.

F. palmata - source flickr

Il est probable que ce figuier de Chine soit un hybride naturel local et ancien de F. carica avec des formes sauvages de F. palmata, ou qu’il soit issu d’une domestication parallèle, indépendante de celle des figuiers occidentaux, dont le résultat aurait plus de parenté avec le F. palmata.
Ce figuier est inconnu en Europe.
Des boutures ont été importées aux Etats-Unis au cours du XXe siècle et reproduites sous le nom de ‘Wuhan’ qui est probablement celui de la ville d’origine des boutures en question.

En février 2013, j'ai fait venir en France des boutures de ce figuier, provenant de 2 villes chinoises :
l’un de Pinghu, à 40 km au sud de Shanghai (lat. 30^°)
l’autre de Shenzhen, ville voisine de Hongkong, au climat tropical (lat 22^°)

Photo Peter Nahon - 17/04/2013

Après enracinement, ces figuiers ont pris la destination du Portugal.

Photo Peter Nahon - 15/07/2013

Ces 2 spécimens de l’hybride chinois présentent des caractéristiques légèrement différentes.
Ces variétés n'ayant jamais été décrites nous les avons nommées :
le cultivar de Shenzhen Ficus palmata x carica var. brigandis (Nahon, 2013)
et le cultivar de Pinghu Ficus palmata x carica var. nahonis (Brigand, 2013) lequel fait également des feuilles lobées.

(texte de Peter Nahon)

Photo LOF - Ficus carica x palmata var. nahonis

Grenade noire

(Photo R. - la grenade noire iranienne cultivée à LOF)

La grenade noire est comme l'arlésienne, tout le monde en parle, nul ne la voit.
Il y a les filières russe et … portugaise (car c'est une tradition ici d'acclimater tout ce qui pousse au bout du monde, on appellerait la grenade noire "Rainha da Romã", elle est employée pour fabriquer un vinaigre de kaki)
Notre correspondant CRFG qui en a obtenu ses graines par la filière russo-israélienne dit que sa végétation est lente, il ne nous a pas envoyé de graine.
L'idéal serait de pouvoir aller en Afghanistan.
Nous avons des afghanes en pépinière, sont-elles noires je ne sais pas encore ?
Elles sont venues par le canal diplomatique, c'est un fantasme de produire ces grenades de Kaboul réputées les meilleures au monde dans l'antiquité (les américains tentent de relancer la production de grenade en Afghanistan, sans doute la Wonderfull, belle mais sans aucun intérêt).
Correspondre avec anar-iran.ir ne nous a pas permis d'obtenir des graines fraîches ou des boutures de variétés de grenades noires (kara-nar), l'interlocuteur passe par un traducteur anglophone, il n'y a pas contact direct.



Nous avons heureusement trouvé un immigré occidental qui nous fait parvenir des graines d'une noire disponible à Téhéran.
D'après le Journal d'agriculture tropicale du Laboratoire d'ethnobotanique du Muséum national d'histoire naturelle (1957), les Syriens anciens classaient les grenades en 3 catégories : les rouges, les noires et les sucrées.
La grenade noire est cultivée et connue depuis très longtemps.
Le fruit prend sa couleur très tôt et serait spécialement acide (c'est justement ce qui manque dans la collection des grenadiers, les acides),
dans Pomegranate Roads - A Soviet Botanist's Exile from Eden, Gregory Moiseyevich Levin, la donne comme une excellente plante décorative.
La recherche se poursuit.
Suite de cette note dans 2 ans, car elle lèvent, et en abondance.

(Photo Horticultural Reviews, Volume 35, les différentes couleurs des grenades au cours de la maturation, la noire - en bas - est rapidement noire)

2011 au jardin : 1 - L’année du printemps chaud

Les plantes n’ont pas souffert en 2011 car l’été a été frais et le début d’année avait été copieusement arrosé.
L’Océan, qui est proche du jardin, était l’an dernier chaud (vers 17° en hiver, cette année, il est froid 15° en ce moment, donc il fait sec).
Pour les plantes les années sèches et venteuses sont bien pires que les chaleurs aux équinoxes.
Ce sont les extrêmes qui font mal, Ann fait encore des bouquets de roses en ce moment... début janvier.
Le jardin a donc bien profité de 2011, peu de mortes.

ceratitis capitata dans un piège

En revanche, les conséquences ont été catastrophiques pour les fruits.
La première chaleur largement au-delà de 20°, en avril, a propulsé la population de mouche méditerranéenne du fruit - ceratitis capitata – une méchante bête qui attaque tous les fruits dès qu’il fait plus de 20° l'après midi (elle vole au crépuscule).
Dans tout le sud portugais, dès les premiers abricots, impossible de manger un fruit.

les filets ne servent à rien contre ceratitis capitata

Le seul mode de lutte que nous avons trouvé est le piégeage avec attractif alimentaire, (une bouteille par arbre, marque utilisée "Servatray"), il épargne les abeilles, les filets anti-insectes sont inopérants contre ceratitis capitata, - Phytoma l’a confirmé.
Point négatif de l'offre Servatray, le bandeau orange se décolore au soleil, il faut en recoller un autre après 1 mois de soleil d'été.
En 2012, nous adjoignons des nichoirs à mésange, (15 nichoirs /ha) comme destructeur d’insectes tous temps.

serial killer, elle attaque 300 espèces fruitières, y compris les plus coriaces comme ici les grenades

Il faudrait une action européenne contre ceratitis cap., une éradication concertée, comme cela s’est fait en Californie, mais la commission et les autorités locales sont inopérantes, désespérément bras ballants.



Sans cette mouche, l’année fruitière aurait été un bonheur total : première récolte de manges, beaucoup d’agrumes, de prunes, mais sans été chaud peu de bananes...

Le piégeage à 1 piège par arbre - 2 pour les grands arbres-, côté sud, assez haut car la mouche vole au dessus de l'arbre, réduit dramatiquement la population de mouches du fruit, moins de 10% des fruits sont touchés, c'est une technique assez peu couteuses et non agressive pour les plantes et les autres insectes, moins couteux et plus performant que les insecticides bio. Ici dattes du Mekong indemnes.

Mouches du fruit - quelques observations (1).

(Photo LOF - le piège encollé n'est pas du tout bio pour les oiseaux qu'il tue dans la douleur)

Avec le printemps chaud les mouches du fruit ont attaqué tôt et tous les fruits.
LOF a opté pour les filets Intermas Protect fruit/PE 60g/m2 anti insectes par ce qu’il ne tuent pas les oiseaux, évitent les guêpes, les mouches, les cétoines etc.
mais nous ne pouvons pas en mettre sur tous les arbres faute de temps et vu le prix.



(Photo LOF - pièges sous forme de boite avec trappe, attractif à l'intérieur, celui qui a la plus grande surface jaune avec trous latéraux marche mieux que l'autre, mais après une année au soleil, ils cassent)

Nous faisons tourner les filets (5m x 5), il faut les poser tôt, quand le fruit est encore petit.
Le résultat est 80% de fruits impeccables, 100% sur les prunes.
Nous avons testé les pièges encollés ou sous forme de trappe avec leurre phéromonal depuis 3 ans.
C’est vraiment très très décevant pour un cout ahurissant tant ils sont chers.
Par curiosité, j’ai testé les boites vides en voulant vérifier que le piège attire l’insecte par ce qu’il est jaune.
Ça ne marche ni mieux ni pire, en général les fruits sont déjà bien attaqués quand le piège signale la présente de l'insecte


(Photo LOF - le piège encollé KB : éviter)

Quand aux grands disques jaunes collants avec attractif (ici c’est la marque KB) : 3 pièges posés : 2 oiseaux morts en 2 jours (terrible mort, les pauvres bêtes se débattent en s’encollent davantage, s’arrachent le plumes, vraiment une très mauvaise idée que ce produit)

(Photo LOF - Paulo dit avec raison, faire du bio c'est accepter de ne pas manger des fruits tous les ans, le bio c'est pas au point, la vieille méthode des sacs à fruit, toujours employée au Japon était excellente)

Phytoma 645 de 06/07 2011 page 40 publie un article intéressant sur les travaux de l’INRA concernant les filets à carpocapse.
Ces filets ne sont pas étanches aux carpocapses dont l'efficacité est assez proche de ce que nos observons ici,
il semble bien que leur fonction est de perturber la vie des carpocapses : empêche le vol nuptial qui se fait hors de l’arbre, perturbe la vie des insectes, la ponte etc.
C’est pourquoi il faut bien envelopper l’arbre, la pose de filet sur l’ensemble d’une parcelle donne des résultats moins bons
Il semblerait donc que la bonne stratégie est :
- filet qui enveloppent bien les arbres,
- destruction immédiate (comme fourrage pour les chèvres du voisin) des fruits atteints, donc visiter l'intérieur des filets de temps à autre, et l'arbre piège souvent
- laisser un arbre sans filet de place en place et traiter ce arbre condamné avec des insecticides (bio pour autant que mot ait un sens).
Le filet est un obstacle mécanique, non un pesticide, les pesticides bio étant bel et bien des pesticides, c'est à dire des produit que tu ne veux pas manger.

(Photo LOF - filet Protect fruit sur figuier, le fermer en bas, laisser un arbre piège non couvert, détruire méthodiquement les fruits attaqués, ci dessous une orange)

Séchage des amandes et des macadamias

Il y a 3 règles de qualité dans le séchage des noix (celle de macadamia en particulier) et des amandes.



1 - On récolte quand les écales sont ouvertes - dans le cas de l’amandier, les écales s’ouvrent de la périphérie au centre de l’arbre, il faut surveiller celles du centre, quand elles s’ouvrent la récolte est prête à faire, tout est ouvert.
2 - Sortir la noix ou l’amande de son écale le plus vite possible.
Plus le séjour dans l’écale est long plus se dégrade la finesse de l’amande (pour les Macadamias, il faut réaliser l’opération dans les 36 heures).
Si les écales ne sont pas toutes bien ouvertes, les laisser au chaud, à environ 24°.



3 – Sécher : respecter le principe de sécher sur 1 seule couche, au soleil.
Il faut retourner de temps en temps.
Le séchage est terminé quand on entend l’amande taper la coque en la secouant, comme pour la cacahouète.
Pour le macadamia, il est préférable de terminer le séchage à 40° 16 à 20 heures dans le déshydrateur.

Première récolte de mangue

(Photo LOF - 27 juillet 2011, première récolte de mangue mûre)

Les manguiers produisent en Europe, mais très au sud, ils aiment une atmosphère humide et ne supportent ni le gel ni les vents froids.
Il faut se rapprocher du 37° nord littoral de la péninsule pour espérer avoir de fruits à l’extérieur, l’Algarve en produit 3 variétés non fibreuses.
Nos manguiers sont donc protégés par un mur et une véranda.
En été la manguier apprécie une humidification quotidienne, et il est gourmand.
Les bresileros du village en cultivent, sans se donner trop de mal, la petite que j'aime bien m'en a donné une germée dans un sac, une de celles qu'elle récolte.
C’est un bonheur absolu de récolter et manger ses mangues.

Mûrier blanc / A Amoreira Branca / White Mulberry

Article paru dans le mensuel portugais Jardins - version portugaise en fin de note.


(Photo LOF - Mûres blanches var. Emmanuelle : gros fruit blanc violacé, savoureux et délicieux, au parfum fin et délicat. F. Cochet)

Le mûrier - l’arbre (Morus) et non la ronce (Rubus) - est cultivé en Europe depuis l’antiquité, c’est comme fourrage du vers à soie qu’il connaît une forte expansion.
Au VIeme siècle un moine syrien vole le vers à soie aux chinois (caché dans sa canne en roseau), en 740 les Syriens venus dans notre péninsule acclimatent le mûrier dans les vallées abritées de la Sierra Nevada.
La soie fait la fortune des arabes andalous du moyen age : le mûrier a besoin d’eau et notre chance est d’avoir de l’eau.
Les mûriers sont aussi cultivés et sélectionnés pour leurs fruits depuis des millénaires de l’ouest de la Méditerranée à la Chine centrale.
Les variétés fruitières sous le climat portugais (rusticité USDA de 5 à 10) sont : le mûrier noir du moyen orient (M. nigra), le mûrier blanc de Chine (M. alba), le mûrier rouge américain (M. rubra ), les mûriers platane (M. bombycis et M. multicaulis planifolia) et les hybrides de blanc et rouge (le noir ne s’hybride pas).
Les noms botaniques sont sans rapport avec la couleur du fruit.
Ceux du mûrier noir sont couleur vin rouge foncé, ceux du mûrier rouge sont noirs, ceux du mûrier blanc sont roses, violets, blancs ou rouge.
Le mûrier noir à fruits acidulés est fréquent au Portugal, ses fruits mûrissent à la Saint Jean.

(Photo LOF - le filet est indispensable pour éviter les insectes, les oiseaux et pour récolter les mûres mûres qui tombent en secouant l'arbre, c'est pourquoi il faut tailler sur 1/4 de tige et couper le tête de l'abre)

Je veux parler du mûrier blanc (Morus alba L.), proche par son aspect mais meilleur pour ses fruits sucrées, doux, croquants-juteux, de maturité hâtive (avec les nèfles) : fin avril.
Le mûrier blanc est parfaitement adapté à notre climat (le noir l'est davantage au le nord) : il perd ses feuilles avant les tempêtes d’automne, sa culture est facile, sa croissance rapide, la fructification abondante.
Ce grand arbre a des racines puissantes incompatibles avec d’autres plantations.
Il demande des arrosages de temps à autres l’été dans le sud.
Son ombre est agréable, c’était un arbre de route, on en voit encore en alignement au Maroc, c’est pourquoi les pépiniéristes le proposent souvent sur tige.
A la différence du noir les variétés à fruits blanc ne tachent pas.
Le fruit se détache facilement quand il est mûr (les poules et perdrix s’en engraissent).
Pour le verger il faut donc le conduire sur un tronc court (pas sur tige) et lui couper la tête chaque année en hiver de façon à laisser des branches basses et à pouvoir le couvrir d’un filet anti-oiseaux.
Vous relèverez le filet sous l’arbre de façon que les fruits mûrs tombent dedans. Ainsi vous les ferez glisser rapidement dans votre compotier.

(Photo LOF - Les mûres blanches sont des fruits excellents et précoces - avant les abricots -, injustement méconnus)

Les mûres blanches sont des fruits inoubliables.
Au moyen orient, elles sont séchés et deviennent comme des bonbons sucrés (Au Pakistan j’ai vu sucrer le thé avec de la poudre de mûres sèches, en Iran on fait une confiserie vendue chère, le Tut, « mûre blanche »).
Nous les mélangeons aux premières fraises du jardin, un régal.
Morus alba est cité dans 300 publications scientifiques chaque année.
Selon l’université de Peshawar (J. of Chemical Society of Pakistan, No 1, 2009 “Nutritional Assessment of Morus alba”) ces fruits secs ont un niveau élevé de micronutriments rares indispensables à notre santé.
En Chine la plante est utilisées depuis toujours pour les problèmes cardiovasculaire et hépatique, l’efficacité contre le cholestérol est régulièrement démontrée.
La plus belle collection (34 variétés) de mûriers fruitiers greffés est chez un pépiniériste français, Frédéric Cochet, il livre au Portugal.
Susanna Lyle écrit dans son encyclopédie des fruits que la culture du mûrier blanc donne beaucoup de satisfaction.
C’est tout a fait vrai.

(Photo LOF - mûres blanches variété Pakistan : véritable sélection fruitière, grand fruit juste acidulé à saveur de mandarine mûre)