Les semences sont aujourd'hui produites pour la grande culture, les légumes actuels sont sélectionnés pour résister aux maladies (moins de traitements), arriver à maturité simultanément et être récoltés mécaniquement, accepter le transport et le stockage, être beaux, être constants dans leur apparence et leur goût.
Les producteurs de fruits et légume artificialisent les environnements au maximum pour ne pas dépendre des aléas du climat.
Les objectifs du jardinier traditionnels sont à l'opposé.
Comme la production se fait en plein air, nous dépendons complétement des variations permanentes du climat, des agresseurs, des conditions qui déclenchent telle ou telle maladie.
Nous cherchons une production étalée de façon à varier nos repas (c'est devenu un casse-tête avec les haricots verts actuels, excellent, mais à récolter tout d'un coup, il faut en semer toutes les semaines), peu nous importe le transport et la conservation.
La réponse traditionnelle était double : de sélectionner beaucoup de variétés différentes – c'est surtout vérifiable avec les fruits -, il y en avait toujours une qui était parfaite une année ou une autre, et aussi reproduire indéfiniment les variétés qui ne trahissent pas (c'est le cas d'incroyables variétés de fèves, de petits pois, de cardons, qui remontent à la nuit des temps)
Contre l'évolution des semences nous ne pouvons rien.
Pour la stratégie de semis, il faut faire être conservateur tout en ouvrant toujours au maximum le champ du possible (c'est la stratégie de la nature) et ne pas faire de dogmatisme, surtout avec les F1 qui sont des vrais progrès.
Le jardin de sable pour la production de légumes-racine
Même si vous aimez la tomate Cornue des Andes, il faut savoir qu'une année mal arrosée elle aura le cul noir, que semer 3 variétés d'épinard c'est probablement avoir 1 bonne et deux médiocres selon les pluies, etc.
Chaque année nous faisons ce poivron turc à peau fine, bien homogène en taille, idéal pour les poivrons farcis au riz, et aussi un autre qui vient de Cuba excellent avec la farce au thon
Bien entendu il y a des variétés qui aiment bien certains sols, certains lieux, naturellement il y a des constantes, mais aussi il y a tant de paramètres variables.
À côté de mes fidèles préférés (aubergine Ping Tung Long, poivron Californian Wonder, Pastèque Sugar baby, tomates cœur de Bœuf, Rosa, Pantano et Roma, pois Téléphone etc.) je sème donc toujours quelques nouveautés parfois venues du bout du monde à climat comparable,
pour voir,
et quelques restes de vieux paquets qui ne portent pas la signe +++ marqué une année favorable.
Et tous les ans il y a des bonnes surprises.
Kokopelli a une belle offre de pastèques, Charleston Grey est une subtropicale qui ne réussit qu'une année sur 5, mais alors elle est énorme, juteuse, croquante, et savoureuse
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