(Photo LOF - Phoenix dactylifera de LOF présentant une croissance anormale des palmes, signe d'attaque dans le bourgeon)
Nous observons en 03 2011 un phœnix canariensis presque mort à Cercal d’Alentejo N 37° 47’ 53‘’08 / W 8° 40’ 28’’14, avec des signes d’attaque de Paysandisia archon (dans l'indifférence générale).
(Photo C. Vastel - Phoenix canariensis attaqué par paysandisia archon)
Les palmiers du Portugal continental, spécialement les phœnix, sont attaqués par les deux tueurs : Paysandisia archon et (seul le charençon rouge est présent ici) Rhynchophorus ferrugineus, y compris chamaerops humilis indigène d’Algarve.
(Photo C. Vastel - femelle paysandisia archon en train de pondre à la base d'une palme)
(Photo C. Vastel - trous faits par les larves dans des palmes coupées)
(Photo C. Vastel - à la base d'une palme trous de sortie des insectes adultes après métamorphose)
Les insectes pondent leurs œufs sur l’arbre avec une attraction pour les cicatrices de coupe ou de blessure pour Rhynchophorus ferrugineus.
De ces œufs éclosent des larves (qui peuvent être nombreuses, entre 80 et 150) qui pénétrent le palmier et ses rejets, consomment le bourgeon et tue l’arbre en 2 à 4 ans selon sa taille et leur nombre.
Ces deux insectes n’ont pas de prédateurs.
(Photo LOF - Christophe Vastel explique que la glue Biopalm colle aux insectes ce qui interdit la ponte du papillon et handicape le charençon)
1 - Les stratégies de lutte insecticide sont :
1.1 - Les insecticides chimiques systémiques classiques qui ne sont pas faciles à mettre en œuvre dans les palmiers : il faut imprégner à plusieurs reprises le bourgeon d’environ 30 à 40 l. d’eau pour un Phoenix canariensis adulte, ce qui suppose une nacelle élévatrice et un matériel adapté, donc un coût important et une de pollution de l’environnement inévitable.
L’insecticide présent dans la sève du palmier tue les butineurs, spécialement les abeilles, il faut donc impérativement supprimer les fleurs mâles des palmiers traités.
Vu ces contraintes et ces coûts, il est responsable de réserver les insecticides systémiques classiques aux palmiers qui donnent des signes d’attaque (feuilles sèches, feuilles percées, striée, tronquées.. etc.)
(Photo LOF - pulvérisateur de peinture habituellement utilisé dans l’industrie, employé ici pour projeter le produit BIOPALM destiné à engluer les palmier)
1.2 - Les insecticides bio (bacillus thuringiensis, nématodes entomophages Steinernema carpocapsae = Palmanem, Syngenta etc., champignons endophytes Beauveria bassiana = Ostrinil ou Dimorphum lecanicillium).
Ce sont tous des insecticides de contact, toucher les larves à l’intérieur du bourgeon demande d’énormes quantités d’insecticide avec une mise en œuvre délicate, il faut bien arroser les endroits où les larves font des trous pour pénétrer dans le bourgeon, or ils sont difficilement visibles, même depuis une nacelle.
D'autre part, ces destructeurs vivants ont une durée de vie courte, il faut donc renouveler les traitements jusqu’à une fois par mois, d’où un coût énorme.
Comme ils sont plus incertains, on préconise ces traitements en prévention, mais leur coût étant d’environ 800 €/arbre/an et les difficultés de mise en œuvre importantes, cette préconisation ne doit pas être suivie.
(Photo LOF - emplir le pulvérisateur )
(Photo LOF - la glue est visqueuse, il faut la couvrir d'un disque rigide pour qu'elle reçoive une pression homogène)
(Photo LOF - fermer le pulvérisateur, le disque est visible)
(Photo LOF - la buse du pulvérisateur a un diamètre assez important, l'écoulement est impeccable)
1.3 - Enfin on voit pratiquer en préventif l’alternance bio/chimique qui cumule les deux inconvénients
C’est pourquoi il y a unanimité des spécialistes pour dire :
- que la prévention est absolument nécessaire (ne tailler les palmiers que de décembre à février), poser des pièges pour le charançon et surtout faire une observation vigilante des palmes de façon à agir dès les premiers signes anormaux.
Ce qui n’a rien de facile pour les grands arbres puisque qu’il faut une nacelle.
2 - Les stratégies de protection mécanique
2.1 - L’idée est de poser des barrières physiques qui rendent la ponte impossible. Pour les petits palmiers en pépinière la barrière la plus simple est le filet.
(Photo LOF - la glue est appliquée de façon continue du sommet du bourgeon à la base, soit environ 50 cm, ici sur un butia capitata)
(Photo LOF - la glue est claire ce qui facile l'application, Christophe Vastel explique qu'il faut enduire la base des palmes, là ou le papillon pond)
(Photo LOF - la glue séche a une couleur marron foncé, ne brille pas, elle est invisible, sur le même butia )
2.2 - Il existe depuis cette année une glue à base d’huiles végétales, de cire et de latex (Biopalm / brevet INRA - PROVALIS 160 route de la Valentine BP 10 121 - 13371 Marseille Cedex 11), elle est quasi invisible, inoffensive pour l’environnement et les abeilles.
Elle interdit la progression des insectes adultes ou des jeunes larves après l'éclosion.
Elle agit en préventif et curatif contre Paysandisia archon (excellents résultats en zone infectée) et en préventif [ceci n'a pas été vérifié par la suite sur jubaea chilensis car le charençon l'attaque par le pied ou le milieu du stipe ] contre Rhynchophorus ferrugineus (limite sérieusement la progression de l’insecte)
Christophe Vastel, Directeur du développement a fait une démonstration d’application de la glue Biopalm sur divers palmiers de LOF (118 palmiers représentant 27 variétés fruitières ou comestibles dont certains rares).
Le coût du produit est d’environ 15 €/kg ,soit par arbre de 15 à 75 € selon sa taille (5 kg pour un gros Phoenix), le prix maind'oeuvre comprise avec nacelle est d’environ 160 €/arbre/1ere année.
La seconde année de traitement on ne couvre que la pousse de l’année.
La glue est appliquée par projection avec un pulvérisateur spécial ou bien un appareil de peinture industriel, raccordés à un compresseur.
Cette glue ne salit ni le sol, ni les autres plantes, ni les gens.
La glue Biopalm offre une protection totalement bio spécialement durable, utile et économique des grands palmiers où il est difficile d’observer les signes d’attaques.
(Photo LOF - Chamaerops humilis consomme autant de produit qu'un grand arbre car il faut traiter les rejets du pied qui sont le lieu de ponte favori du charançon)
(Photo LOF - Christophe Vastel montre qu'il faut enduire plus largement le côté sud ouest de l'arbre car c'est dans les zones les plus chaudes que se fait la ponte)
(Photo LOF - Chamaerops humilis un rejet entièrement enduit)
Le rapport coût/performance est sérieusement handicapant contre Rhynchophorus ferrugineus.
En zone infectée elle constitue donc une arme nouvelle bienvenue.
(Photo LOF - traitement d'un jubaea chilensis, le seau d'eau pure est pour nettoyer le pulvérisateur et tenir le pistolet humide, entre deux applications il faut mettre le pistolet du pulvérisateur dans l'eau pour que la glue ne sèche pas )
[Ce jubaea chilensis est mort en 2013, le charençon l'attaqué par la zone du stipe non protégée, il a ensuite mangé tout l'intérieur du stipe]
(Photo LOF - le jubaea chilensis enduit, il faut 4 à 5 litres de Biopalm pour ce gros palmiers)
[ Nous avons décidé dès l'origine de ne pas utiliser d'insecticide systémique dasn les grands arbres à cause des abeilles et de la nécessité de couper les fleurs dont elles raffolent (ce qui demande des échelles)
en 2013 nous avons developpé 8 pièges à Rhynchophorus ferrugineus et capturé environ 450 adultes, nous avons perdu nos 4 jubaea chilensis, 1 parajubaea, nous avons pu sauver 1 bismarckia nobilis et 1 Phoenix roebelenii femelle qui présentaient des palmes découpées.
D'après l'inspection sanitaire le charençon rouge commence a attaquer les Washingtonia en Algarve.]
Ici sur la Côte, on n'en mène pas large : le charançon rouge (rhychophorus ferr.) attaque en plusieurs points du littoral (entre la frontière italienne et Marseille).
On ne peut pas imaginer notre bord de mer sans palmiers.
Rédigé par : Phil' | 20/04/2011 à 19:24
hier abattage de 45 phoenix canariensis à Alcacer do Sal dont 15 dans des jardins privés
Rédigé par : jp | 21/04/2011 à 09:00
Quand on se souvient du battage fait à propos des "pinheiros", on ne peut pas comprendre l'apparent désintérêt observé actuellement pour les palmiers. C'est consternant ! Ils vont bien finir par se réveiller, quand même...
Ici, la presse (quotidiens régionaux comme Nice Matin) en parle régulièrement et aussi aux informations locales (France 3). Après les chenilles processionnaires (des pins) et la maladie des platanes, tout le monde est au courant à propos des palmiers.
Rédigé par : Phil' | 23/04/2011 à 19:46
oh là là quelle infection!
J'espère que vous arriverez à stopper ça et sauver les beaux palmiers;
Moi je n'étais pas au courant.
Bien à vous
Gwen
Rédigé par : gwenzardin | 08/05/2011 à 16:21
L'année dernière, j'avais utilisé les nématodes pour lutter contre cet affreux papillon et j'avais débusqué une bonne vingtaine de larves dans les coupes de palmes. Cette année mon palmier à l'air plus en forme mais pour éviter les pontes je l'ai emballé dans du voile d'hivernage. je vois de temps en temps un ou deux papillons qui rôdent et comme ils se posent toujours sur la même barrière j'arrive à les estourbir. La lutte est loin d'être terminée.
Rédigé par : evelyne | 07/08/2011 à 11:57
je trouve les nématodes chère, polluantes (bonjour la piscine), pas du tout faciles à mettre en œuvre, j'ai renoncé nous avons 70 palmiers cibles potentielles, avec un cout annuel de 800 euros par palmier c'est débile
Rédigé par : jp | 09/08/2011 à 08:46
Pouvez vous préciser svp à quelle période la glue doit etre appliquée. Dans l'attente de votre réponse. Cordialement
Rédigé par : jacques Marin | 10/08/2013 à 18:04
le mieux est d'appliquer la glue au printemps après la taille du palmier
sans négliger les rejets qui sont totalement englués.
Il faut que je publie une nouvelle note car la péninsule change sa stratégie pour un piégeage massif et un traitement systématique à l'insecticide systémique des palmiers atteints (Confidor en injection ou en aspersion, stratégie la plus économique,
on considère ici que c'est moins couteux de maintenir le palmier en vie que de le débiter et l'enlever.
Au Portugal où nous sommes le charançon rouge est omniprésent, le papillon rare, ce qui explique aussi qu'il est plus facile d'avoir une stratégie massive
Rédigé par : jp | 11/08/2013 à 09:03
S'attaquer aux larves , entièrement d'accord , mais il faut empêcher les papillons de s'envoler après être sortis de l'arbre ! Aussi pourquoi ne pas entourer le palmier à l'aide d'un filet - de pêche - à maille de 1/2cm , depuis la base des branches sur une hauteur de 1,50m pour les phoenix . Les papillons resteront "coincés" entre l'arbre et le filet - le maintenir éloigné du tronc à une quinzaine de centimètres .Ainsi emprisonnés , pas d'accouplement , donc pas de ponte !!!
Rédigé par : j. Famin - région de BEZIERS | 28/04/2014 à 17:44
merci f.
heureusemnt nous n'avons pas ici de papillon mais juste le charençon, enfin "juste" c'est suffisant pour tout ravager
après avoir perdu mes jubaea chilensis je renonce aux palmier sucrés, j'ai remplacé par des magnolias
pour ce qui concerne le Portugal ou les pouvoirs publics n'ont rien fait je considère que la guerre est perdue
Rédigé par : jp | 29/04/2014 à 08:58
Bonjour,
Je suis applicateur 3D (Dératisation, Désinsectisation, Désinfection) en Gironde, et je cherche un max. d'infos, car une personne m'a contacté au sujet de ses palmiers qui sont attaqués par, il me semble au vue des cocons,des papillons du palmier. Que me conseillez vous comme traitement, sachant que nous sommes mi-juillet. Je comprends que les éléments fournis peuvent être faibles, donc si besoin contactez moi ...
Merci
Rédigé par : phil | 17/07/2015 à 19:00
bonjour Phil, ici nous n'avons que le charançon rouge, pas le papillon, sur un arbre attaqué il n'y a qu'un seul traitement : on enlève un maximum de palmes et on noie la tête dans de Confidor (ou imidaclopride pas mal de génériques). il faut renouveler tous les mois. Les injections dans le stipe sont moins polluantes mais moins efficaces que l'arrosage du sommet
le dosage dépende de la taille de l'arbre. Si c'est pas un phoenix - par exemple un jubaea chilensis, c'est trop tard, le stipe est mangé. Bien tuer toutes les larves.
ne jamais mettre d'insecticide systémique si l’arbre est en fleur, supprimer la fleur avant de traiter
Rédigé par : jp | 17/07/2015 à 21:54
bonjour ,
peut on sauver un palmier déjà attaqué par le papillon ? merci
Rédigé par : Alric jerome | 23/08/2015 à 09:30
Ola Alric, oui si ton palmier n'est pas mort, tu supprime les palmes, tu arrose la tête avec du confidor, c'est l'insecticide systémique le plus utilisé
tu arrose régulièrement au début toutes les 2 semaines ensuite tous les mois
tu essaie de ne pas arroser autour du palmier mais bien le centre de la tête
tu passe ensuite à 1 mois et tu supprime méthodiquement les fleurs
bonne chance
Rédigé par : jp | 24/08/2015 à 07:32
bonjour,
Je viens de rentrer de quelques jours passés au Portugal ou j ai pu découvrir avec tristesse que notre beau palmier planté il y a 20 ans est dans un triste état ( toutes les palmes qui partaient vers le haut ne sont plus là ou séchées), j ai pris quelques photos, j aimerai savoir si il n est pas trop tard pour le sauver à l' aide de nématodes ou autre chose.
Merci d ' avance pour votre aide.
Rédigé par : josé | 18/10/2015 à 22:57
sans photo difficile à savoir José s'il reste quelque chose de vivant dans ton palmier
La procédure prévue ici est de la détruire après avoir averti les autorités sanitaire (la DRAP)
s'il y a toujours du vivant, tu le défolie complétement, et tu arrose le chou régulièrement avec un insecticide systémique (tout le monde utilise Confidor de chez Bayer), il n'y a pas de risque pour les abeilles puisque tu n'as plus de fleurs sur ton palmier
il faut prendre garde de ne pas arroser autour de l'arbre, juste imprégner la tête. Les espagnols installent des tubes d'arrosage fixes et arrosent tous les 45 jours, tu peux espacer en hiver.
l'insecticide tuera les larves s'il en reste en limitera la propagation
beaucoup de gens ici disent que le palmier n'est pas un arbre "local", c'est faux, il fait partie du paysage du sud depuis toujours avec une espèce sauvage, et depuis plus de 1000 ans il est ici
Rédigé par : jp | 19/10/2015 à 08:26
J'ai une dizaine de palmiers de variétés différentes, que je traite régulièrement d'Avril à Octobre à l'aide de Confidor. A raison d'un traitement tous les 2 mois, sauf pour les mois de Juin, Juillet, Août nécessitant 1 traitement par mois. Mes palmiers ont de 10 à 30 ans. Seul, le Washington (25 ans) que je traite néanmoins, n'a jamais été attaqué sans doute en raison de sa proximité d'avec un groupe de chamaerops humilis qui lui, stimule les appétits ! Au delà des conseils, avis, interdits, il m'a fallu adapter une stratégie pour préserver ce véritable capital végétal : j'ai donc emboîté 2 manches à balai de piscine (2x4.5m) le long desquels j'ai fait courir un petit tuyau en plastique transparent (Castorama) fixé tous les 60cm par un ruban adhésif. A l'extrémité basse j'ai adapté solidement (pression) le raccord avec le pulvérisateur. A l'extrémité haute, une tige pleine en aluminium (0,3mm/m) forme une large demie circonférence (0,80m) qui sert de guide au tuyau, également fixé par du ruban adhésif. La tige est solidarisée avec le manche à balai par 2 colliers appropriés. L'avantage de ce système me permet d'atteindre le cœur des palmiers ou je déverse, sans pulvériser, une solution concentrée en déplaçant selon la taille du palmier concerné, cette hampe. Les séquence se font par pulvérisateurs de 10l, en général aux 4 points opposés pour les plus gros troncs (1 séquence pour les chamaerops beaucoup plus minces). J'obtiens de bons résultats mais la difficulté est d'obtenir du confidor, que je remplace en cas de pénurie par du Décis, un peu moins performant car non-systémique.
La manipulation de la hampe suppose par sa souplesse un peu d'entraînement, mais d'une acquisition facile : les mouvements doivent être lents, anticipés, et il faut surtout attendre que le tuyau finisse de goutter avant de le déplacer;
Voilà, si mon expérience peut vous servir...
Rédigé par : Philippe | 14/02/2019 à 22:07
merci Philippe.
Pourquoi as tu du mal à te procurer Confidor ?
il existe sous forme de nombreux génériques
Rédigé par : jp | 15/02/2019 à 10:40
...Confidor ne se trouve plus dans les jardineries ni même dans les coopératives, tout au moins dans la région de Montpellier. Si je n'avais aucune solution pour obtenir du Confidor j'aurais probablement recours aux génériques, encore que. Pour le moment je m'approvisionne à l'étranger ce qui revient cher en frais de livraison, mais que ne ferait-on pas pour ses vieux palmiers ! (certains sites ne livrent plus Confidor en France depuis 01/01/2019).
Je pratique un dosage de 200ml par 10L.
Rédigé par : Philippe. | 16/02/2019 à 09:09
oui, l'écologie politique est la pire chose qui soit pour les plantes !
ici je n'ai aucun mal à en trouver, et je ne crois pas que l'Andalousie laissera ce prédateur tuer ses palmiers
tant mieux
Rédigé par : jp | 16/02/2019 à 09:31