Dans cette rubrique les textes envoyés pour la news letter de APJSH, avec quelques ajouts.
En 2007 Google a numérisé l’exemplaire en français de l’Université de Californie du livre de l'agriculture d'Ibn-Al-Awâm.
Il en existe deux traductions depuis l’arabe, une espagnole et une française par Jean Jacques Clément-Mullet en 1866.
Chacun peut télécharger le livre en pdf.
Avec les fonctions, « afficher le texte » puis « traduire », il est maintenant possible de lire le texte en portugais ou en anglais approximatifs.
C’est une bonne nouvelle.
( Photo LOF - Séville - fontaine )
Ce livre (482 pages) est une source irremplaçable sur les jardins et plantes cultivées dans le sud de la péninsule au XII éme siècle.
Ibn-al-Awwâm habitait Séville, il connaît l’Algarve, il mentionne une variété de concombre vert foncé veiné « très cultivée dans les jardins de Faro dans le pays de Garbe ».
Faro était réputée pour ses fruits.
C’est à partir de ce livre que nous constituons les collections végétales du jardin de LOF.
Les Arabes andalous ont profondément et durablement marqué les jardins sud-portugais (puis au delà les jardins de la renaissance), pour la conception, l’architecture, l’hydraulique, les azulejos, la façon de les habiter, mais surtout pour la passion des végétaux, en premier lieu les fruitiers, les légumes, les fleurs parfumées.
Avec le temps il m'apparait que la singularité la plus forte des jardins ibérico mauresques est la place du végétal dans la vie de ces gens, la passion pour les plantes, au même niveau que le traitement de la lumière.
La Munia, jardin privé botanique, d'expérimentation et de plaisir n'est qu'une forme aristocratique extrême de ce qui existait jusque dans le plus petit patio.
( Photo LOF - Séville - une orange tombée dans la fontaine )
Le jardin botanique au sens propre, inventé (sous l'influence arabe) par les renaissants italiens, est un avatar de ces merveilles aux milles surprises.
Jusqu’à une période récente, les jardins du sud portugais avaient toujours des arbres incroyables venus du bout du monde.
Cette tradition est hélas incomprise par les écologistes urbains actuels qui veulent "planter local", revendication purement dogmatique qui ne veut rien dire : les jardins du sud de la péninsule ont toujours reflété une passion de l’exotisme végétal, constante de l’antiquité au XIX° siècle.
Page 415, le calendrier décrit mois par mois le jardin et le verger.
La variété végétale est impressionnante.
On y lit bien l’influence des jardiniers syriens et perses, zone de tout temps passionnée par les fruitiers et les jardins parfumés, pays dont la merveille du monde était un jardin.
( Photo LOF - Séville - marches bleues et fontaine / patio d'orangers - Alcazar)
intéressant !!!
Rédigé par : vera | 16/04/2010 à 14:34