(Photo LOF - fleur de melon ne dure qu'un instant, jardin potager dure toute la vie)
Epicure – le philosophe du jardin - jardine car le jardinage rappelle sans cesse le cours des choses. Le jardinage est l’antidote de la métaphysique délirante.
Voltaire dit qu’il faut cultiver son jardin dans le même sens et aussi de faire ce qu’on doit faire. Au jardin, la nature n’attend pas.
Que des hommes aussi allergiques à toutes spéculations transcendantes aiment se référer au jardinage ne signifie pas que le jardinage n’attire que des gens qui ont les pieds sur terre ou qui cherchent comment vivre bien.
Aujourd’hui jardin = case loisir.
Fabrication d’une image marketing sur le modèle culturel dominant (la télévision) : jardin à zapper, patchworks végétaux aléatoires.
A travers la pléthore de livres sur les jardins on voit que les jardins ne sont plus des jardins.
Dernières lectures :
- « l’Optique des jardins » presque rien sur l’optique (l’art théâtral de la mise en scène) ni sur les jardins (Photos d’assemblages aléatoires de végétaux). Déformation amusante de la formule de Blondel « 2 heures + G » au lieu de 2 Hauteurs + Giron (= largeur))
- « Des femmes et leurs jardins » (qui ne sont pas souvent des jardins). Ce livre assoit l’idée que le jardinage est un remède à un manque, à un désespoir, à un stress. (Photo LOF, des photos et un plan de The Old Nectar)
Par bonheur quelques belles pages sur le jardin d’Una van der Spuy « the Old Nectar » en Afrique du Sud.
Una van der Spuy dit que tout faire soi-même est la seule façon de jardiner : « faites votre jardin ». Version moderne d’Epicure et de Voltaire.
Il faut quand même savoir que le jardinage - y compris le balconage - est une activité qui se développe dans le temps et tout le temps, un temps souvent très long pour ce qui est des arbres.
Dès lors, même si on peut acheter des arbres de grande taille ou des légumes prêts à cuire, l’approche zappeuse est vouée à la déception. (Photo LOF – Avec les liens commerciaux les blogs indiquent les livres qu’ils recommandent. Et ceux qu’on ne recommande pas ?)
C'est seulement pour vous saluer (de Porto) et vous dire que j'aime beaucoup venir ici.
Rédigé par : Manuela | 20/05/2006 à 11:58
Où l'on retrouve bien ton (notre) mépris du zapping, fait pour passer le temps de case vide en case vide, à la recherche du temps gagné.
Rédigé par : JCP | 20/05/2006 à 12:43
Félicitations à JCP pour son commentaire. Génial et bien senti.
Une remarque, toutefois, cher J.P. c'est qu'elle n'est pas facile à chantonner, ta version horticole du temps des cerises ! "Fleur de me-lon ne du-re qu'u-un instant, jar-din po-ta-ger dure tou-te la vi-i-e"...
signé : le merle moqueur (pardi)
Rédigé par : Phil' | 21/05/2006 à 03:20
Quel bonheur de venir flâner dans cet eden,après un week-end si froid, si froid chez nous!
Je découvre avec plaisir la fleur de melon.
Rédigé par : cristina | 21/05/2006 à 19:20
Jardiner n'est pas zapper, certes, et les plantes délaissées ne tardent jamais à nous le rappeler. Lorsque le temps nous manque (ou plutôt que nous manquons au temps !) de leur accorder l'attention qui leur est parfois aussi nécessaire que l'eau ou le soleil, elles nous abandonnent aussi ! En crevant doucement…fin de partie. Ou de manière plus originale … J'ai ainsi trouvé en rentrant de week-end, deux sévères rappels à l'ordre : un beaucarnea qui aurait dû être rempoté depuis longtemps s'est jeté par terre en brisant son pot. Et ma vieille fougère corne d'élan (qui a trop attendu d'être débarrassée de cochenilles insistantes) s'est noyée en tombant dans l'aquarium…
Dieu merci les topinambours et les oxalis de la fenêtre, prémisses du jardin à venir, sont en pleine forme…
Amitiés
Rédigé par : fincasor | 24/05/2006 à 16:05