(Photo LOF - Il y avait à Santiago de Cacém une jolie valée d'oliviers...)
Un olivier âgé se vend ici environ 500 euros.
Ils ne sont pas rares.
Les subventions agricoles – mécanisme héritier de l’école surréaliste – incitent à l’arrachage des oliveraies anciennes, souvent remplacées par des oliviers modernes travaillables à la machine.
Ce faisant on perd de nombreuses variétés locales.
A Santiago de Cacém, il y a(vait) dans une vallée très jolie un moulin à huile (en ruine) artisanal. (Photo LOF - Santiago de Cacém moulin à huile en ruine...)
Autour du moulin une oliveraie, ravissante, magnifique décor d’oliviers de tous ages, dont certains si vieux que le tronc est creusé.
Frédérique y tient toute entière.
Hernani, monteur de dossiers de subventions a décroché une aide pour planter là … des sapins.
Il faut savoir que les résineux ont dans leur ensemble une espérance de vie courte.
Ils sont attaqués par la chenille processionnaire qui les affaiblit et contre laquelle il n’y a pas de traitement économique.
Ensuite, ils meurent de maladie ou de d’attaque d’autres insectes.
Les résineux sont également hautement combustibles ce qui n’est pas une bonne idée ici.
Enfin, les variétés courantes ne sont pas vraiment adaptées aux étés très secs. (Photo LOF - L'olivier doit être élagué très court avant la transplantation...)
Mais ainsi va le monde, accord de subvention en poche, le propriétaire de l’oliveraie de la vallée a cherché quelqu’un pour arracher ses oliviers gratuitement en échange des arbres.
Ce que nous avons accepté.
Les oliviers de la vallée (une soixantaine peuvent être sauvés) viendront donc finir leurs jours à LOF, le long de l’allée du barragem. (Photo LOF - on ne peut pas sauver tout le monde, certains ne peuvent être transplantés...)
L’opération n’a pas été si simple.
Le propriétaire ayant trouvé un arracheur a eu la bonne idée de donner des arbres à ses amis.
Il a fallu mettre le hola, sinon il ne nous serait resté que quelques tordus.
Ann était sur place pour préparer les arbres.
Il faut élaguer les oliviers au maximum avant de les replanter.
Il faut aussi marquer leur orientation pour le replanter à l’identique. (Photo LOF - ils partent pour LOF sous la pluie, adieu la vallée...)
Pour ce faire ici on donne un trait de peinture côté levant.
Nous avons fait un marquage avec un raphia côté nord déterminé à la boussole.
Ann était au marquage quand le propriétaire est venu la saluer.
Elle lui a proposé de laisser en place les oliviers les plus proches du ruisseau. Très beaux arbres qui produisaient le plus bel effet.
Le propriétaire a refusé.
Il a dit qu’il faut tout raser … car peut-être un jour il vendra ce terrain.
Ann disait hier soir, il me l’aurait dit avant, je lui achetais tout immédiatement. (Photo LOF - Chaque olivier a un raphia qui indique le nord.)
Il y a une bonne nouvelle.
Hernani, pense changer de métier car le taux des subventions baissera de moitié cette année. (Photo LOF - Les oliviers à LOF avant d'être plantés...)
Quand je pense que Peter Mayle a gagné une fortune en racontant (moins bien que toi) des historiettes incomparablement moins intéressantes (pour ne pas dire banales)...
Il est très symptomatique, ce "dossier", en révelant les manques et excès du système. La Fontaine en aurait peut-être fait une superbe fable, s'il avait vécu à notre époque.
Rédigé par : Phil | 30/03/2006 à 04:20
Par principe je suis opposé à ces transplantations d'oliviers de la péninsule ibérique vers laFrance, mais dans ce cas là c'est un peu différent c'est comme moi qui récupère dans les jardins abandonnés les pivoines ou autres roses anciennes qui passeraient sous la pelleteuse.
Tiens nous au courant de la reprises des oliviers...
Rédigé par : François | 30/03/2006 à 08:33
merci François
actuellement on explique au conducteur du tracto-pelle comment se servir d'une boussole
Rédigé par : jp | 30/03/2006 à 09:04
bonjour Phil.
Difficile d'écrire un jugement sur les outrances du subventionnement agricole. Il a réduit la créativité, et même la dignité des agriculteurs à rien.
C'est d'autant plus surréaliste que la PAC n'est que faiblement adaptée ici alors qu'on est dans un climat nord-africain.
On pourrait y faire tant et tant de choses bonnes et rares.
Israel est un modèle (quoique leurs dattes ne valent pas les Californiennes elles-mêmes venues... du Maroc), la Nouvelle Zeelande aussi.
bref, ...
Rédigé par : jp | 30/03/2006 à 09:15
Quoiqu'il en soit, en "sauvant" ces quelques oliviers, vous avez en partie remporté la victoire dans cette nouvelle bataille d'Hernani !!!
Bienvenue donc à l'allée d'oliviers de LOF !
amitiés printanières (oh ces lupins ! cette moutarde !!!)
Rédigé par : Fincasor | 03/04/2006 à 12:52
Quelle tristesse d'enlever tous ces oliviers pour y mettre des résineux,et qui plus est, c'est une aberration que tu fais bien de souligner ,ces arbres-là ne sont guère adaptés aux régions très chaudes .Tout ça encore pour des histoires de gros sous, il y a de quoi se mettre en colère!Heureusement que tu vas les récuperer, ils seront très bien chez toi ,j'en suis sûre .Au pont du Gard il y a quelques années il en ont planté qui venaient d'espagne, on les avait enlevés las -bas parcequ'une autoroute était en construction ,ils sont millénaires et absolument magnifiques
Rédigé par : evelyne | 04/04/2006 à 17:01
oui , c'est très beau ces arbres sont maintenant bien rangés, très bien
on se sent très bien avec eux
mais c'est pas donné quand même : arrachage, transport, replantation... c'est pas un plaisir à 4 sous
Rédigé par : jp | 04/04/2006 à 22:25
Pour ce qui est du pin, il semble que le seul avantage soit une croissance deux fois plus lente qu'en Europe de l'Est. Résultat : meilleure résistance. Destination : Le bordelais, comme tuteurs à vignes.
Je préfère largement les oliviers.
Rédigé par : Joao | 20/04/2006 à 15:29