Un jardin habité

Bouturage de la canne à sucre

(Photo LOF – Boutures de canne à sucre)

La CNUCED indique que la canne à sucre ne doit pas geler, mais elle est bonne fille et s’adapte à quelques matins frais.
Actuellement, on bouture la canne à sucre – saccharum officinarum - selon la technique en usage ici c'est-à-dire que la bouture est coupée en oblique, au couteau au milieu d’un entre-nœud, on coupe à nouveau au milieu d’un entre-nœud, 2 nœuds plus loin.
La bouture doit avoir 2 bourgeons
On enterre jusqu’an centre de la bouture, il y a donc un nœud dans la terre. Le bourgeon a la pointe en haut

(Photo LOF – Bourgeon de canne à sucre : les bourgeons successifs sont opposés)

Comme la canne à sucre demande deux fois les précipitations annuelles moyennes de l’Alentejo, elle se plante donc dans des rigoles irriguées
A LOF le filtre à eau de la maison se nettoie toute les nuits, excellent arrosage pour les cannes.
On repique de la blanche qui se trouve partout, la violette est également bonne.
La canne à sucre procure un plaisir d’enfant, le bon goût de sucre de canne.
On enlève l’écorce d’un entre-nœud, on coupe une tranche et on mâche.
Et puis il y a de jus obtenu à la centrifugeuse.
Bon.

(Photo LOF les boutures en place, la canne n’aime pas l’eau qui stagne, en revanche un bon rinçage quotidien lui va très bien)

Rêve toujours, jardinier…

(Photo LOF - mauvaises herbes du côté de la piscine, il y a ce qu'il faut)

Au tennis, conclure un joli jeu en ramassant la balle du bout de la raquette, contre le pied, en le faisant monter très haut puis retomber exactement dans la main écœure l’adversaire.
Au golf, quand on voit une balle perdue, on donne un petit coup de fer en tournant le poignet de façon qu’elle décrive une parabole et qu’on la cueille délicatement en son sommet. Ça écœure tout le monde.
Le bon jardinier, s’entraîne secrètement à réussir au terme d’un ratissage qui laisse le sol aussi parfait qu’un rasage avec une lame neuve et Hammam Bouquet de chez Penhaligon’s à prendre entre les dernières dents du râteau la ou les pierre(s) indélicatement et d’un geste sec à les envoyer directement dans la brouette.
Ça écœure les jardiniers amateurs, les laboureurs, le vulgaire gratteur de pots de fleurs, Eliezer en remonte ses lunettes, les dames sont admiratives et secrètement se disent « quel jardinier, comme cette Lady Chatterlay avait raison »…
Le jardinier c’est vous.
Et c’est le printemps… en Alentejo

(Photo LOF - Lady Chatterlay "vous êtes très fort avec votre râteau...", le jardinier "enfin quelqu'un qui me comprend")

L’allée d’oliviers de LOF - merci les subventions

(Photo LOF - Il y avait à Santiago de Cacém une jolie valée d'oliviers...)

Un olivier âgé se vend ici environ 500 euros.
Ils ne sont pas rares.
Les subventions agricoles – mécanisme héritier de l’école surréaliste – incitent à l’arrachage des oliveraies anciennes, souvent remplacées par des oliviers modernes travaillables à la machine.
Ce faisant on perd de nombreuses variétés locales.
A Santiago de Cacém, il y a(vait) dans une vallée très jolie un moulin à huile (en ruine) artisanal.

(Photo LOF - Santiago de Cacém moulin à huile en ruine...)

Autour du moulin une oliveraie, ravissante, magnifique décor d’oliviers de tous ages, dont certains si vieux que le tronc est creusé.
Frédérique y tient toute entière.
Hernani, monteur de dossiers de subventions a décroché une aide pour planter là … des sapins.
Il faut savoir que les résineux ont dans leur ensemble une espérance de vie courte.
Ils sont attaqués par la chenille processionnaire qui les affaiblit et contre laquelle il n’y a pas de traitement économique.
Ensuite, ils meurent de maladie ou de d’attaque d’autres insectes.
Les résineux sont également hautement combustibles ce qui n’est pas une bonne idée ici.
Enfin, les variétés courantes ne sont pas vraiment adaptées aux étés très secs.

(Photo LOF - L'olivier doit être élagué très court avant la transplantation...)

Mais ainsi va le monde, accord de subvention en poche, le propriétaire de l’oliveraie de la vallée a cherché quelqu’un pour arracher ses oliviers gratuitement en échange des arbres.
Ce que nous avons accepté.
Les oliviers de la vallée (une soixantaine peuvent être sauvés) viendront donc finir leurs jours à LOF, le long de l’allée du barragem.

(Photo LOF - on ne peut pas sauver tout le monde, certains ne peuvent être transplantés...)

L’opération n’a pas été si simple.
Le propriétaire ayant trouvé un arracheur a eu la bonne idée de donner des arbres à ses amis.
Il a fallu mettre le hola, sinon il ne nous serait resté que quelques tordus.
Ann était sur place pour préparer les arbres.
Il faut élaguer les oliviers au maximum avant de les replanter.
Il faut aussi marquer leur orientation pour le replanter à l’identique.

(Photo LOF - ils partent pour LOF sous la pluie, adieu la vallée...)

Pour ce faire ici on donne un trait de peinture côté levant.
Nous avons fait un marquage avec un raphia côté nord déterminé à la boussole.
Ann était au marquage quand le propriétaire est venu la saluer.
Elle lui a proposé de laisser en place les oliviers les plus proches du ruisseau. Très beaux arbres qui produisaient le plus bel effet.
Le propriétaire a refusé.
Il a dit qu’il faut tout raser … car peut-être un jour il vendra ce terrain.
Ann disait hier soir, il me l’aurait dit avant, je lui achetais tout immédiatement.

(Photo LOF - Chaque olivier a un raphia qui indique le nord.)

Il y a une bonne nouvelle.
Hernani, pense changer de métier car le taux des subventions baissera de moitié cette année.

(Photo LOF - Les oliviers à LOF avant d'être plantés...)

Pépinière de la Vallée de l'Huveaune - Pistachiers

(Photo LOF - livraison 2006 de la Pépinière de la Vallée de l'Huveaune)

La pépinière de la Vallée de l'Huveaune est à Aubagne, presqu’en face de la grande jardinerie Vilmorin.
CD2 Route de Gémenos 13400 Aubagne
Tél : 04 42 82 36 00 Fax: 04 42 70 06 61
Elle ne paie pas de mine, mais passé la porte, si on peut prendre un peu de temps à Robert Pelicier, on découvre des merveilles.
La pépinière est référencée chez la confrérie des planteurs de fruitiers rares
Valent la peine :
les 4 variétés de feijoas,
le grenadier Jaliva et Wonderful,
des hovénies sucrées,
des goyaves fraise rouges (on trouve souvent de la jaune),
des macadamias greffés,
des pommes roses (Syzygium jambos) qui sont des persistants originaires Malaisie très utiles pour faire de l’ombre au théiers,
une bonne sélection de nèfles du Japon (eriobotrya japonica) – pas si facile à trouver.

(Photo LOF - des pommes roses)

Quant aux pistachiers, n’y comptez pas, il n’est pas possible de se procurer des variétés fruitières sélectionnées en France, encore moins d’en obtenir par semis.
Cet arbre est dioïque, il faut donc les acheter male et femelle différentiés (1 m. pour 5 f.), de préférence les prendre qui fleurissent en même temps.
La pistache était largement cultivée en Espagne, mais il est devenu difficile d’en trouver.
Ceux de LOF viennent de Turquie.
Il faut les acheter si possible en demi-tige.
On lit partout que la taille des adultes est déconseillée, toutefois elle ne présente pas de difficulté pour la taille de formation, il faut simplement mettre du cicatrisant. Ici on taille début mars.
Jean-Marie me signale dans "les pépinières du côté de Marathon à 30 km d'Athènes (ferment à 15 h. le samedi et sont fermés le dimanche) à Kato Souli, la pépinière Karabatsos Nurseries S.A.
Marathon Branch 17, Kalpakiou Str., 19007 Kato Souli, Marathon - Greece
Tel: +30-22940-64500, Fax +30-22940-64503
bien organisée, avec des pistachiers de diverses variétés".
La pistache fraîche est une amende d’une grande délicatesse, rien à voir avec la séche, le pistachier n'est pas difficile à cultiver, il peut supporter des petits gels.
En Iran, en Turquie on en mange sans faim.
Il y a des fanatiques de la pistache fraîche. Pourquoi pas un petit voyage à Athènes ?

Echium fastuosum

(Photo LOF - Echium fastuosum - vipérine de Madère fin mars)

L’Echium fastueux (echium fastuosum - vipérine de Madère) est une plante vigoureuse de plein soleil de la zone 9-10, vivace, à floraison actuellement – fin mars-avril.
La fleur est d’un bleu : bleu de chez bleu.
On dit echium / vipérine car la vipère se dit ekidna en grec ancien, la fleur ressemble à un serpent dressé avec la tête saillante de la vipère.
Il y a une nymphe "Ekhidna aux yeux noirs et aux belles joues" chez Hésiode, avec le bas du corps d'un serpent.
Il en existe d’autres variétés cultivées dont l’échium pininana - vipérine des Canaries - , plus grande (BBC gardening dit 4 m…. on vérifiera ), bi annuelle et une typique des Canaries.
Enfin l’echium wildpretii très haute à fleurs roses, magnifique.
LOF en possède quatre pieds en cours de végétation et obtenus par semis l’an dernier, elles fleuriront sans doute cette année.
C’est un bonheur des jardiniers du sud, de pouvoir cultiver ces plantes peu exigeantes quant au sol et qui aiment la douceur des influences maritimes.
La fleur n’a pas de parfum, elle n’est pas discrète. Mais attirante : jamais l’échium ne connaît la solitude, tout un peuple d’hyménoptères lui courrent dessus.

(Photo LOF - Echium fastuosum - détail de bleu de la fleur)

La première année, l'echium fastueux est une petite plante, la seconde c’est un buisson, nul ne sait ou s’arrête sa croissance
On rabat pour éviter que le vent ne les casse, on taille en hiver.
Comme ça fait de la peine de jeter les jets tailles, on bouture (on reproduit normalement par graine, mais la bouture marche aussi).
Et les boutures prennent en 6 mois.
Comme ça fait de la peine de jeter les boutures, on se dit qu’une telle plante serait bien utile là ou l’eau du toit de la casa do jardineiro tombe pendant les grandes pluies.
On replante et un jour on ne pourra plus entrer dans le jardin bleu.
Gardenbreizh indique pour l’échium fastueux « contient des parties irritantes, urticantes ou piquantes ».
Thompson Morgan indique « irritante pour la peau », pour l’echium des Canaries.
Ce que nous n’avons pas éprouvé.
L'échium est une plante à connaitre si vous n'avez que de petits gels brefs, rapidement elle prend ça place et on en a pour son plaisir.

(Photo LOF - Echium fastuosum - le bleu métal sur fond vert jaune de printemps...)

Ballade au jardin fin mars

(Photo LOF - jasmin de fleuriste, une parfumerie à lui tout seul)

Les fruitiers sont en fleur depuis le 15 mars, il fait bon, 25° l’après-midi et ce matin (26 mars) 12° à l’aube.
Le premier a été un coing « Monstrueux de Vranja », de chez Delbard.
LOF a une collection de cognassiers autour du parking, y compris des cognassiers anglais à tout petits fruits, qui vivent à côté.
On imagine bien que la conversation des cognassiers de LOF ne doit pas être un long débat paisible.

(Photo LOF - fleur de cognassier)

La pâte de coing est une spécialité portugaise, adoptée à LOF .
Le coing - marmelo - pousse ici à l’état sauvage, on en voit dans les haies, ils fructifient sans difficulté.

(Photo LOF - fleur de pêcher)

Le jardin est curieux, car les lilas venus de la maison des parents d’Ann sont à peine en bourgeon que déjà il y a des roses, les narcisses sont en fleurs en même temps le jasmin de fleuriste (il a bien grandi depuis un an, une vraie cascade, on le sent à 5 m. son parfum se mélange aux frésias…)

(Photo LOF - fleur de fresia)

Le jardin est curieux car toutes les couleurs y sont, des blancs, des bleus et beaucoup de jaune, la campagne pleine de lupins, les moutardes, etc.
Gros travail de désherbage et de pose de mulch car la végétation est maintenant rapide.
Le mulch utilisé est l’écorce de sapin pour les camélias, le thé et toutes les plantes insensibles au sol acide (car la décomposition, d'autant plus rapide que les morceaux sont petits, produit des acides) sinon des petits cailloux, spécialement autour des palmiers.

(Photo LOF - fleur de pommier)

À vrai dire, Ann et moi sommes un peu débordés, car aux travaux annuels de semis, plantation, etc. s’ajoutent les plantations d’arbres, le petit lac qui n’est pas terminé, les aménagements structurants bref de quoi occuper les heures de liberté.
Les balades sont courtes et entrecoupé de coups de sécateur, d'arrachage d'herbes, de pose de liens...

(Photo LOF - fleur de fèves : cette photo est prise par pure jalousie du blog cheirar, le blog qui sent bon )

Acheter des graines anglaises…

(Photo LOF- graines (toxiques) de ricin géant de Zanzibar (pemba), plante magnifique qui atteint facilement 4 m. ici - reçu en paquet de 18 graines. Ce ricin annuel est idéal pour ombrer de jeunes arbres pendant un été)

Le Royaume-Uni est un fascinant pays de jardiniers.
En plus de jardins immenses, le phénomène des « jardins ouvriers » comme on disait depuis un siècle en France - on dit maintenant « jardins familiaux » politiquement correct mais pas vraiment fréquents – est toujours demeuré bien vivant.
Les allotements sont des petits lots à vocation potagère, - des plots - on y fait aussi quelques fleurs et un peu d’élevage
C’est un bonheur de voyager sur les blogs des jardiniers d'allotements car il s’y dépense beaucoup de passion jardinière .
On part du blog de la passionnée : Jane Perrone puis on suit les liens.
Les blogs sur le jardinage sont aussi populaires au Royaume-Uni que les blogs de cuisine en France.
L’avantage d’avoir un grand marché de petits jardins entraîne une offre de semence très grande présentées en paquet de petite quantité (8 ou 12 graines de tomate...)
Si vous cherchez la variété plutôt que la quantité, les semenciers britanniques sont des fournisseurs appréciés.
Un mot pour les plants d’arbres, LOF se félicite de la livraison d’Agroforestry Research Trust de Martin Crawford dans le Devon.
Un des rares site marchand qui tient son stock en temps réel et qui offre des fruitiers rares rares (dont des fuchsias à fruits comestibles, bon choix de pécan et de fruits rouge), excellent suivi de livraison.
Vaut la visite.

(Photo LOF- autre façon de se procurer des semences : avoir des amis qui voyagent... )

Fortes pluies

(Photo LOF – chuva forte)

Il est tombé 67,3 mm d’eau en 24 heures indiquait le pluviomètre à midi.
C’est beaucoup.
Il est tombé 205 mm depuis un mois, mais en 6 jours de pluie.
Heureusement, les drainages fonctionnent bien, l’eau s’évacue vite.
Un sol schisto-arguleux a une faible capacité d’absorption.
- Les trous de plantation des arbres peuvent devenir rapidement des cuvettes dans lesquelles l’eau s’accumule et tue l’arbre.
Pour éviter cela, il est impératif de conduire les eaux de ruissellement par des systèmes de rigoles et de caniveaux de sorte qu’elle n’aille jamais s’accumuler au pied des arbres.
- De même pour évacuer l’eau des allées il faut faire un système de canalisation avec des regards tous les 10 m.
- Les drains sont disposés uniquement le long des murs qui sont percés. En effet, un mur de jardin en terrasse se transforme en barrage si l’eau n’est pas évacuée.
Il encaisse un poids égal au volume d’eau qu’il retient.
L’absence de trous est la principale cause d’effondrement des murs de jardins en terrasses.
- Le ravinement est la dernière conséquence des pluies fortes.
Il n’y a qu’une solution : l’existence d’une couverture végétale.

(Photo LOF – magnifiques paysage de l’Alentejo sous le pluie depuis LOF)

Tamarillo

(Photo LOF - 15 mars, tamarillo en fleur)

Les tomates en arbre - cyphomandra betacea - ou tamarillo sont des petits arbres faciles à obtenir à partir de graines.
On la dit sensible aux aleurodes nous avons plutôt constaté des attaques de champignons, il faut absolument les traiter au fongicide pendant leur jeune age, y compris dehors. Ici, en zone 10, ils fleurissent en ce moment, l'hiver passé.
L’arbre n’est pas facile à placer dans un jardin.
Ses feuilles sont grandes (on ne doit jamais placer les grandes feuilles à côté des petites, faute de goût) et la couleur d’ensemble est violacée, vert foncé et vert-jaune. Il donne l’impression d’un arbre en pleine forme à côté des méditerranéens aux petites feuilles bleu-vertes.
En transparence les feuilles ont une jolie couleur verte pas usuelle dans le sud.
Il produit des fruits un an après le semis, mode normal de reproduction.
C’est un cousin de la tomate, on le reproduit comme elles.
Il ne nécessite aucune taille, qu’il ne supporte pas bien.
Ne pas mollir sur les fertilisants.
Andréas Bärtels dit - dans son guide des plantes tropicales - "La peau du fruit est immangeable ".
Truffaut dit dans "le potager" (Bordas) "on ne mange que la chair du fruit ».
Il y a toujours manière et manière de dire les choses.

(Photo LOF - Joli vert de la feuille de tamarillo en transparence)

Influence de la couleur sur la germination

(Photo LOF - Terrine à semis rouge)

L’influence de la lumière de couleur rouge sur la croissance des plantes est admise.
Le rouge et le bleu accélèrent la croissance, le vert la ralenti.
Les molécules « phytochromes » - sensibles à la lumière - existent dans les plantes et chez les monocellulaires qui les entourent.
Les semences en contiennent.
D’où l’idée d’une influence de la couleur de la lumière ambiante sur la rapidité de levée des semis.
Constastion : les semis en bac de couleur rouge lévent plus vite qu’en bac verts.
Faites l’essai et donnez vos constatations.
De même quand vous achetez des terrines à semis pour vos pastilles de tourbe, choisissez les rouges.
Naturellement on trouve surtout des verts. (Photo LOF - La nature est passible de contravention : elle accélère au rouge et elle freine au vert)