(Photo LOF - Tropicales, on veut tous des tropicales)
Le Moniteur a consacré un article à la rénovation du jardin «Serre de la Madone» de Lawrence Johnston à Menton aujourd’hui public : 7 ha (par Gilles Clément et Philippe Deliau)
Le budget consacré par la ville à cette restauration est 1.6 million d’euros – première tranche.
Les terrassements étaient faits, et il avait des arbres.
(PhotoLOF - Belladonna)
Ce jardin fait partie de l’école de la Riviera à la limite des ibérico-mauresques puisque Menton est le seul endroit de France continentale où on peut maintenir des subtropicales accommodantes d’où les évocations mauresques à Serre de la Madone.
Le jardin est terrassé comme il se doit – pays de pluies fortes, terrain en pente.
On compte habituellement 150000 euros l’ha de jardin en partant d’un terrain nu.
On comprend l'école minimaliste
(Photo LOF - tube poreux, minimise la consommation d'eau)
Un ha de jardin terrassé, drainages, circulations et plantes incluses peut facilement atteindre 250000 euros, davantage si les palmiers sont plantés grands et si l’hydraulique est sophistiquée.
Les réhabilitations de jardins modernes sont moins coûteuses que celles de jardins classiques où on doit inclure la statuaire, les parterres, l’hydraulique, etc.
Un jardin est un investissement coûteux qui n’est donc plus réalisé que par de vrais passionnés.
(Photo LOF - à Menton également des daturas)
Ensuite il faut maintenir le jardin.
On compte aujourd’hui un homme plein temps pour 4 ha. avec un bon équipement.
Plus la période de végétation est longue (ici en zone 10 la végétation est toute l’année, on taille les haies à Noël) plus l’intervention est permanente.
C’est pourquoi en zone de l’oranger on compte un homme pour 2 hectares.
Serre de la Madone employait « 12 jardiniers jusqu'à la 2eme Guerre mondiale, puis 5 après » soit 1.4 H/ha.
Le temps passé à l’entretien du jardin est abaissé par l’arrosage automatique et le paillage qui supprime le désherbage : ces deux taches représentent les 2/3 du temps d’entretien d’un jardin non équipé.
Ces investissements de productivité sont nécessaires en climat méditerranéen.
La taille est un facteur important du coût de maintenance. Lawrence Johnston aimait les topiaires comme on le voit à Hidcote Manor.
Les pelouses sont coûteuses en temps de tonte, en eau, en désherbage, en engrais.
Elles sont à prohiber complètement dans le sud, on en plante au Portugal méridional, et au Maroc. Erreur et contresens total.
Au jardin de la Madone l’eau provient de citernes. Ici l’eau doit être puisée et transportée : de tout temps l’hydraulique est le premier poste d’investissement avec le terrassement.
(Photo LOF - sans eau ... pas de jardin)
Quant au coût des végétaux, il est asymptotique dès que vous sortez de l’offre industrielle locale.
A Menton le créateur du jardin y a accumulé les trouvailles végétales - penchant difficile à combattre dès le climat permet tout – mais qui ajoute encore au coût : serre d’hivernage, pots, containers et coût d’acquisition des végétaux et formation des jardiniers.
De nos jours il est difficilement imaginable de ne pas être auto producteur de ses végétaux dès lors que le jardin dépasse l’échelle d’un balcon, ce qui restreint le potentiel d’amateurs et justifie la vigueur de l’action Vilmorin.
(Photo LOF - en voilà une facile à reproduire, elle fait des bébés tout le temps, qu'on repique tout simplement)
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Heureux de retrouver la richesse d'information et la pertinence des idées qui font l'intérêt de ces billets. Voilà quinze jours qu'on n'avait qu'une "sélection de pastèques" à se mettre sous la dent... La Sugar Baby, d'accord, c'est craquant, mais deux semaines à un ce régime, c'est inhumain.
A propos d'argent et de jardin, je pense à cette histoire (fausse) d'une baronne de Rothschild quittant son château ratissé par une armée de jardiniers pour rendre visite à une amie moins fortunée. Arrivée chez la dame en question, elle regarde la pelouse, croise les mains avec ravissement et s'écrie toute étonnée : "Et vous avez même des feuilles mortes ?"
Rédigé par : jla | 18/09/2005 à 19:17
Vertigineux. Les apprentis jardiniers devraient lire ça avant de se lancer parfois inconsidérément dans l'horti-culture...
Rédigé par : Phil | 18/09/2005 à 23:37
Aloès,
Gentil aloès,
Aloès,
Tu ne me plumeras pas...
Rédigé par : JCP | 20/09/2005 à 09:56