L’iconographie de Chevalier Joseph de Saint Michel pour la période 1770-71 a progressé cette année 2007.
Olivier Le Bihan, directeur du Musée des beaux-arts de Bordeaux a signalé l'acquisition de deux portraits d'hommes de la famille Ferrière, négociants bordelais, datés de 1771, par le chevalier Joseph de Saint Michel
« ces pastels ont été réalisés sans doute à Bordeaux la même année que le portrait de Fenwick » écrit-il
(Photo Boris Wilnitsky Fine Arts Vienna - Portrait d'homme d'une paire par J. de Saint Michel 1771)
En juin, sont apparus deux pastels sur vélin de Chevalier Joseph de Saint Michel (44,5 x 34,5 cm et 50,2 x 41,2cm ) à la vente sur le site du Viennois Boris Wilnitsky Fines Arts une signés "De St Michel Pixt 1771"
(Photo Boris Wilnitsky Fine Arts Vienna - Portrait de femme d'une paire par J. de Saint Michel 1771)
Enfin la collection de Ch. V. - ami de la Fondation LOF - compte désormais deux portraits au pastel par Joseph de Saint-Michel, tous deux sur soie, dont le second acquis cette année.
(Photo Ch.V. - Louis Emmanuel de Boyer-Drudas de Sauveterre par Joseph de Saint Michel )
Le premier portrait de la collection Ch. V. est celui de Louis Emmanuel de Boyer-Drudas de Sauveterre (né à Drudas c.1725 – 12 avril 1789 Toulouse), conseiller du Roi en tous ses conseils et son président à mortier au parlement de Toulouse.
Ovale sur soie, (60 x 51 cm), dans son cadre.
Il est signé et daté de 1770 en haut du portrait.
Il a été exposé au Salon de Toulouse la même année.
En suite de note on trouvera l’article du Dictionnaire des Pastellistes de Neil Jeffares qui référence ce portrait, donnés comme « appartenant au marquis de Mirepoix »
(Photo Ch.V. - Le plaisir avec J. de Saint Michel est qu'il signe ses pastels, il les signe même deux fois... )
Il est doublement signé exactement de la même écriture : problème de visibilité ou d’authentification.
(Photo Ch.V. - Portrait d'homme par Joseph de Saint Michel pastel sur soie 1771)
Le second pastel de la collection Ch. V. est grand 50 x 40 cm, signé daté 1770 ou 71, de l’époque toulousaine.
Ce qui est remarquable dans ce portrait d’homme est de voir combien la technique de Joseph de Saint-Michel est constante : finition à l’eau de détails de dentelle et passementerie, les lumières typiques sur les tissus (remarque de Neil Jeffares), le cadrage assez haut.
(Photo Ch.V. - détail de la passementerie et de la dentelle, le travail sur soie au pastel est terminé avec des touches de pastel dilué qui marquent les lumières)
Le fond du portrait est un ciel - rareté, car la lumière du portrait ne correspond pas à un éclairage extérieur, mais bien à un éclairage intérieur, un portraitiste au pastel travaille dedans - , et le nuage sombre à droite forme une diagonale… qu’on retrouve quasiment à l’identique dans les portraits de Pierre-Frédéric Dobrée (n° 896.1.3868 - ovale 66 x 55 cm signé daté 1778) et son épouse Marie-Rose Schweighauser (ovale 61 x 53 cm signé daté 1778) du Musée Départemental Dobrée de Nantes dont N.J. donne une reproduction.
Ce portraitiste devait donc se tenir en permanence à sa méthode, sa manière, ses habitudes.
(Photo Ch.V. - signature de l'homme en rouge sur fond de ciel)
Remerciement à Ch. pour avoir accepté la publication de ses pastels de J. de Saint Michel
Joseph, Chevalier de Saint Michel
article du dictionnaire of pastellists before 1800 de Neil Jeiffares
Floruit 1756-1785
Giuseppe San Michel, connu comme Chevalier de Saint-Michel peintre du roi de Sardaigne apparaît d’abord dans le Piedmont en 1756, quand il fut payé pour un portrait de la princesse de Savoie destiné à sa nourrisse.
En 1768, il expose deux paysages à la gouache appartenant à l’abbé Bertrand au salon de Toulouse.
Deux ans plus tard, il expose quelques portraits au pastel appartenant au marquis de Mirepoix.
En 1772 il fait de la publicité dans Avant-Coureur (24viii, p. 533f ; v.q. Gazette de littérature des sciences et des arts, 24v 1774, n° 39, p. 1-2) :
Pastel Fixé.
M. de Saint-Michel, Gentilhomme Pienmontais, Peintre du Roi de Sardaigne, & de ses A.S. Mgr le Prince & Madame la Princesse de Carignan de Savoie, est parvenupar ses recherhces a fixer les tableaux en Pastel, d’une manière inaltérable.
Son Pastel est si bien arrêté qu’il ne peut être effacé, & que l’on peut facilement retoucher le tableau. M. de Saint-Michel a de plus trouvé la composition d'un pastel très-beau & d’une douceur fort agréable dans toutes les teintes
L’Académie Royale de Peinture & de Sculpture a cru en conséquence devoir lui délivrer son approbation par écrit : « Je soussigné, Secrétaire perpétuel de lAcadémie Royale de Peinture et Sculpture ; certifie que plusieurs membres de cette Académie ayant examiné les crayons de Pastel de la composition du Sr de Saint Michel, ils les ont trouvés très beaux, et qu'ayant pareillement examiné sa manière de fixer les Tableaux en Pastel, ils ont reconnu qu'elle peut être très utile aux Peintres en Pastel, en leur donnant les moyens d'attacher les crayons et de pouvoir retoucher après. En foi de quoi... à Paris ce 7 Août 1772. Signé : Cochin. »
Comme M. de Saint-Michel désire de faire jouir les Artistes & amateurs de ses secrets, il leur propose une souscription de mille billets.
Chaque souscripteur payera pour un billet trois Louis d’or qu’il déposera chez M. Collet, Notaire au Châtelet de Paris, sur S. Denis, au coin de la rue aux Ours.
Les noms & qualités du souscripteur seront enregistrés, & il lui sera donné quittance de trois louis déposés.
La souscription commencera au premier septembre, & finira le premier janvier prochain 1773.
Il sera livré a chaque souscripteur un Livre qui contiendra la recette détaillée des secrets ci-dessus énoncés.
On trouvera dans ce même Livre la composition des diverses couleurs principales, comme le bleu de Prusse, carmin, stil de grain, & autres qu’il est nécessaire de sçavoir préparer soi-même afin d’avoir des Pastels parfaits.
M. de Saint-Michel a exposé dans la Galerie du Luxembourg au tableau en Pastel fixé suivant sa nouvelle méthode, afin de faire voir qu’elle n’altère point les teintes ; & ne peut que contribuer a conserver la fraîcheur du coloris & l’éclat du Pastel »
Chevalier de Saint-Michel se rend ensuite à Londres où il expose six portraits non décrits à l’Académie Royale en 1785 au 8 Coventry Street.
Ratouis de Limay estime que son travail montre « un talent de dessinateur et de coloriste fort appréciable » ,l’homme de la collection Guérin de Vaux était « très honorable », tandis que la femme était « assez médiocre ».
Ils semblent appartenir à la tradition de Frédou.
Ses hommes sont plus naturels que ses femmes qui de temps en temps ont des postures artificielles.
Sa palette à la chaleur du sud. Les reflets sur les plis des tissus sont caractéristiques. …
N.J. décrit ensuite 8 pastels Chevalier de Saint Michel et en site 16 autres.
Commentaires