(Photo LOF – ici on fait du pain)
La tiborna est l’expression portugaise de la bruschetta.
Plus exactement, la Tiburna est le paradigme total de l’être Portugais dans la grande famille des tartines d’huiles d’olive.
Qui mange la tiborna perçoit la synthèse de l’identité portugaise (de la zone de l’olivier).
Procédure :
1 - écraser avec le manche de la fourchette des dents d’ail pelées au fond de l’assiette
(Photo LOF – ne pas mollir sur l’ail)
2 - arroser, noyer, inonder le fond de l’assiette d’huile d’olive nouvelle fraîchement pressée
(Photo LOF – ne pas mollir sur l’huile nouvelle radicalement fraîche, la tiborna ne se mange qu’en novembre et décembre)
Naturellement si vous vous attendiez à quelque chose de simple, c’est raté,
et ça n’est pas fini,
3 - trancher une grosse boule de pain chaud au sortir du four
(Photo LOF – ne pas mollir sur le pain chaud, Pão grande, feito em forno de lenha)
Il existe une tolérance pour du pain frais réchauffé, mais pas grillé, il doit rester spongieux
De toute façon, le pain est chaud.
4 - tremper, de grosses bouchées gourmandes
Notez l’incroyable : il n’y a pas de sel.
Et c’est bon.
Essentiellement bon.
Comme dit Paola, en faisant un mouvement d’éventail, l’atmosphère est parfumée autour de vous,
et on tend à bien emplir son siège, car la tiborna n'est pas l'affaire de deux bouchées, un plateau repas d'avion, mais une cérémonie familiale des soirées fraîches
La communion se fait aux 2 espèces, vin rouge d’ici obligatoire.
(Photo LOF - Tiborna, la puissance de l'huile d'olive nouvelle et l'ardeur de l'ail)
La tiborna n’appartient pas à proprement parler à la nouvelle cuisine.
Paola considère que la seule vraie tiborna est la pure, celle d’Alentejo.
En Algarve, on ajoute après avoir versé l’huile nouvelle… du jus d’orange (nouvelle, ça commence) et certains un peu d’origan.
Ne le dites pas à Paola, mais c’est bon aussi.
(Photo LOF – Tiborna déviante au pain de chouriço chaud, hyper-tiborna, en Algarve on accepte l'imaginaire : Na preparação de tiborna (pão quente com azeite novo) com alho, orégãos, sumo de laranja, sumo de limão ou outros ingredientes que a imaginação ofereça.)
Tu es drôle, JP, tu me fais rire... tu vois ça aux Prés d'Eugénie? ;-D
Rédigé par : Blue Cat | 24/10/2007 à 01:16
C'est toujours bizarre, lorsque les alentejans se font puristes : ça ne leur va pas (je les préfère philosophes). Ils ont beau avoir vécu nombreux en Suisse alémanique pour les raisons que l'on devine, il n'empêche que ça ne leur ressemble pas, cette intransigeance pour des futilités.
Alors, c'est donc ça, la tiborna... Ail, huile d'olive, pain, on ne peut pas faire plus méditerranéen que ça. Tu as raison : c'est archaïque, bon. Essentiel, quoi.
Rédigé par : Phil' | 24/10/2007 à 02:55
Oui, Louise tu me fais rire aussi,
tu imagines une "espuma de sorbet fin d'huile d'olive nouvelle d'Alentejo en vérine et sa de mousse légère de mie de pain chaude sur lit de croquant d'ail rose simplement pilé" ?
personne ne mangerait ça ici...
tout le monde prend ses jambes à son cou...
Rédigé par : jp | 24/10/2007 à 08:07
Si c'est autorisé pendant les fêtes de fin d'année, je ne dirais pas non...
Rédigé par : Loudet | 24/10/2007 à 11:50
Si c'est autorisé pendant les fêtes de fin d'année, je ne dirais pas non...
Rédigé par : Loudet | 24/10/2007 à 11:50
En somme, une jolie célébration annuelle du fruit... j'aime ça
Rédigé par : Eglantine | 24/10/2007 à 21:33
JP, à l'énoncé gigogne de la tiborna façon "établissement qui s'la pête" je connais des portugais qui seraient capables de devenir violents... D'ailleurs, j'avoue que j'ai parfois du mal à ne pas hurler de rire à la lecture de telles idioties, quand je passe devant le genre d'établissement capable de ça.
Rédigé par : Phil' | 25/10/2007 à 00:48
C'est encore moi, mais intrigué par cette histoire de tibornas, je suis aller fouiner et ai trouvé qu'il existe aussi un dessert traditionnel -- d'apparence classique (fils de jaunes d'oeufs emmitouflés dans du papier découpé) -- qui porte le même nom.
J'ai aussi découvert que du côté de Sertã (en Basse Beira) on en fait des semblables aux alentéjanes, mais sans ail, saoupoudrées de sucre roux. Ma grand-mère qui était du sud de Sertã (Mação) m'en faisait. Par contre, le pain de ces tibornas est grillé.
Rédigé par : Phil' | 25/10/2007 à 05:53
et tu as aussi des tibornas à la morue...
bien entendu
bacalhau à l'huile nouvelle
Rédigé par : jp | 25/10/2007 à 09:01
Vous êtes tous snobs avec votre tartine et pas gentils gentils avec Monsieur Prés d'Eugénie. Je suis certaine qu'il ferait la tiborna à ta façon sans façon. Yakalui demander,
Anne
Rédigé par : cuisine à Chambiers | 27/10/2007 à 14:25
Dans le sud ouest, on appelle ça une "frottée à l'ail". Donc on frotte le pain côté croûte avec une gousse d'ail et on le trempe dans l'huile d'olive… Gamine, j'avais droit à ce délice les dimanches soirs avec du gigot froid. Il m'arrive encore de m'en préparer … meme sans gigot… et en salant à la fleur de sel.
Rédigé par : venezia | 06/11/2007 à 20:11