(Photo LOF : à midi retour du jardin : des fèves et de la sauge... quelques feuilles suffiront)
Merci Gracianne de rappeler que les fèves sont indigestes si elles ne sont pas pelées.
En Alentejo les systèmes digestifs ont des rares capacités d’assimilation (et les "favas de azeite" sont une version légère des fèves au saindoux qui se font toujours ici).
Dérober les fèves : enlever la peau, la robe de la fève extraite de la gousse.
La fève s’aime nue, et jeune - vieillissante elle devient farineuse.
La « Célébration de la fève », parue chez Robert Morel parlait de toute la dimension intime de cette robe qu’on déshabille, car la robe légère enlevée c’est tout un appareil de rotondités évocatrices et d’appendices suggestifs qu’exhibe la fève, avec sa chair bien verte et ferme qui suscite le désir.
Pour bien dérober la fève on met les fèves sorties de la gousse une minute - pas plus - dans l’eau bouillante, puis on les rafraîchi à l’eau froide ensuite on dérobe en incisant le côté et en pressant la fève.
Gros gain de temps.
La sauge n’est pas une personne facile, elle aime la solitude, pas de mélange (sauf l’ail et l’huile d’olive qu’elle domine).
La rencontre de la sauge et de la fève est un épanouissement réciproque.
Les italiens cuisinent les haricots ainsi.
La fève sans sauge est fadasse, la sauge est rayonnante avec la fève..
On cuit doucement les fèves dérobées avec 4 ou 5 feuilles de sauges pour deux personnes (et un peu d’eau et d’huile d’olive).
Pas trop de sauge.
Toutes les façons d’être ensemble sont bonnes pour elles deux : en soupe, en velouté , en crème, en sauce (JB – quel merveilleux cuisinier - nous a servi hier des haricots flageolets à la créme féves-sauge-ail , un bonheur avec son carré d’agneau), en gratin, en ragoût, en purée, crues à la croque au sel avec la sauge ciselée, en raviolis, en briques, en lasagnes, en salade, etc.
La présence de jambon, lard, cochonnailles diverses est-elle obligatoire ? non, le goût de fumé notamment complique le travail de la sauge.
L’ail ? oui de préférence cuit séparément, en chemise. Ecraser la purée d’ail cuit dans la préparation.
L’huile d’olive ? Indispensable, au moins pour la cuisson ou la liaison.
La vichyssoise de fèves à la sauge se lie à la crème fraîche ou au yaourt.
(Photo LOF : fèves dérobées avant la cuisson du ragoût avec la sauge, un peu d'ail, d'huile d'olive et un rien d'eau)