La cuisine du jardin

soupe brocoli - cacahuète

(Photo LOF – Soupe chaude brocoli - cacahuète)

Convenons-en, l’association de la cacahuète et du brocoli peut paraître bizarroïde à ceux qui ne connaissent pas LOF.
«Post modern» comme disait Guido (l’ami de Cécile) en tachant sa cravate.
Faut se méfier de recettes trouvées au hasard dans des blogs lointains de méridiono-lusitaniens cultivateurs de cacahuètes.
Essayez.
D'un côté, vous cuisez 15 bonnes minutes des fleurs de brocoli dans un litre de bouillon de poulet, si le brocoli n’est pas d’une parfaite fraîcheur le blanchir une minute.
Par ailleurs, vous faites une crème de cacahuète, avec des arachides séchées celles qu’on achète entières en sachet que vous épluchez vous même (une heure au four à 130° si vous avez des crues).
Laissez tremper les amandes d’arachide (une petite tasse, comme de la crème) un quart d’heure dans le reste du bouillon de poulet chaud puis mixer beaucoup jusqu’à obtenir une crème consistante.
Mixer les brocolis.
Lier au mixer la crème de brocoli et la crème d’arachide.
Servir chaud.
La crème d’arachide a deux particularités :
1 / sa texture toujours un peu langue de vache, comme le peanut butter, elle prend la langue à rebrousse-poil, mais ici cette texture - amoindrie par la dilution - est bien venue en contrepoint du velouté excessif du brocoli.
2/ son goût : car elle a du goût. Cette saveur évoque les pays lointains, comme le lait de coco.

(Photo LOF – L’arachide peut se faire en soupe, la sopa Mani)

L’incroyable, c’est que c’est bon.
Les gens ce retournent et disent ça alors, j’aurais jamais imaginé, ces deux-là ensemble.
Et pourtant ils sont heureux ensemble, et c’est bon de les manger.

(Photo postmodernclog.com – la Cacahuète : jpeux pas tsentir tu pues - le Brocoli : t’es coiffée comme un Brocoli, on peut essayer de vivre ensemble un ptit peu, on sait jamais)

Premières asperges

(Photo LOF - les premières)

Voilà, c’est fait.
C’était cet après-midi, tous les jours on y allait, rien, rien et puis cet après-midi 3 grandes bien sorties.
En cherchant en voilà 5 , 6 ,9 … 12
Quelle merveilleuse journée.
Les premières asperges c’est un événement.
Le 13 février, la veille de la directive Bolkenstein , la vielle de la Saint Valentin.
C’est pas rien des journées comme celle-ci
Pas le temps de bloguer.
L’asperge, ça n’attend pas
L’asperge impose le minimalisme : un copeau de beurre salé… une rosée d’huile d’olive, une miette de hollandaise…

(photo LOF – très délicat l’œuf brouillé à l’asperge fraîche, la cuire juste ce qu’il faut pour qu’elle garde une petite résistance sous la dent, et pas dans une eau trop salée. Ce plat est royal – service aux oiseaux Buffon boutique du musée des arts décoratifs – 107 rue de Rivoli - assiette décorative)

Quiche auvergnate chou-fleur - fourme

(Photo LOF - La saveur discrète de bleu de la fourme et sa texture grasse s'associent bien au chou fleur encore un peu croquant)

Cette recette a été inventée par Ann.
Faites une quiche avec une pâte à quiche et un appareil à quiche.
Ajouter de la fourme , bien grasse, coupée en petits cubes.
Ensuite poser des morceaux de chou-fleur préalablement blanchis à l’eau pure 1 minute de pression de cocotte minute.
Comme vous le voyez, cette recette ne mentionne pas la provenance de la fourme en représailles, car la ville d’Ambert est oublieuse de Michel Rolle qui y est né en le 21 avril 1652.
LOF aurait voulu concevoir en l’honneur l'inventeur de la notation de la racine n-ième une quiche aux racines de salsifis, de carotte ou de navet, mais la démonstration expérimentale tranche pour le chou-fleur.
Remarquable notation qui évoque la nouille chinoise dans une sauteuse.
« Il ne peut exister plus d'une racine réelle entre deux racines consécutives de sa dérivée » disait Rolle, obsédé par les limites (fascinant adversaire du calcul différentiel, il fini par se rétracter, que les dogmatistes unitaires prennent modèle).
Combien de quiches réelles peuvent exister entre deux choux dérivés ?

(Photo LOF - Brassica oleracea)

Ficoïde en huitre

(Photo LOF - Ficoide glaciale cuite à l'eau de mer servie froide en huitre)

La ficoïde a un goût de mer.
Pourquoi pas la déguiser en huître ? en gustatio, à la romaine, les excès ne seront pas à craindre.
L’huître donne envie de boire, comme dans la XIVe idylle « l'amour de Cynisca ».
Assoiffé par les huîtres sur lesquelles ils coupent des jeunes cives les convives de Théocrite boivent et font des toasts « à celle ou celui qu’on aime… »
« Assise à côté de moi, Cynisca reste silencieuse. Tu ne fais pas de toast ? lui dis-je alors. " As-tu vu le loup ?" lui demande quelqu’un pour la taquiner. Alors, son visage s'est embrasé si rouge qu’on aurait pu y allumer la mèche d’une bougie ».

(Photo LOF - quelques ciselures de ciboule sur l'huitre froide... )

Comme chez les anciens Grecs dans le déjeuner de l’huître de de Troy , on coupe des ciboules sur l’huître.
Et on boit du vin blanc de Champagne.
Théocrite buvait du vin jeune « de 4 ans », un Byblos.

(Photo LOF - et du jus de citron, un citron jeune, fruité... )

Plonger les extrémités de ficoïdes dans de l’eau de mer (sinon reconstituez là avec du sel brut) bouillante, cuire 2 minutes, mettre la casserole au froid, laisser refroidir.
Quand les ficoïdes sont bien froides, servir à la cuillère avec un jeune citron au jus doux et des ciboules coupées fin.
Abuser sans raison, choisissez un blanc jeune.
Et si quelqu’un rougit jusqu’aux oreilles...

(Photo LOF - ficoïde glaciale, qui a passé l'hiver au jardin)