Le pois gourmand (mange-tout [eat all] snap peas, sugar peas, snow peas) peut se manger cru. La cuisson lui donne ce goût sucré qui fait son charme.
Jeune il se cuit 6 minutes à la vapeur, plus mur 7.
Etalés sur l’assiette on les mouille de quelques larmes de vinaigre balsamique, d’un givre de sel et d’huile d’olive. Cela donne ce qu’il est convenu d’appeler des pois gourmand en carpaccio.
Comme la sole, le pois gourmand suscite la référence artistique.
« Convenu d’appeler» car l’assiette est uniformément verte et du relief mouillé des T shirt de plage.
Donc rien à voir avec Vittore Carpaccio (1472-1526) laborieux peintre renaissant spécialisé dans les scènes religieuses ou tout le monde est vêtu de rouge plat dieu, anges, vierge et oiseaux compris, le plus souvent en drapés qui ignorent la Soupline.
Etalement de rouge obsessionnel qui valut le nom de baptême des assiettes de bœuf tranché fin à l’huile d’olive.
(Photo ac-besançon - Vittore Carpaccio jeune femme en rouge cherchant un restaurant dans le guide rouge)
Les pois gourmands servis ainsi devraient en toute rigueur être dits «à la Véronèse ».
Car non seulement un vert soyeux domine mais Paolo Véronèse (1528-1588) – compatriote de Carpaccio - a une capacité de suggestion largement supérieure à son aîné.
Or ça n’est pas l’œil qui regarde mais l’imagination comme on le sait depuis les grecs antiques.
(Photo RMN - Paolo Veronese Bella Nani Louvres)
Pour résumer, quand vous faites un carpaccio de mange-tout il est correct de dire en les posant sur la table « et voici un véronèse de montre-pas-tout».
(Photo LOF - pois gourmands)